La coordination des villages de la commune de Fréha, 30 km à l'est de Tizi Ouzou, créée au lendemain de la bavure militaire qui a coûté la vie à une femme âgée de 55 ans à proximité d'une caserne militaire, a appelé à une grève générale et à une marche populaire au chef-lieu de la commune ce matin. Les manifestants réclament une enquête indépendante sur cette affaire qui a profondément endeuillé la région. Plusieurs tracts ont été distribués hier à Tizi Ouzou et dans plusieurs localités de la wilaya appelant la population à prendre part massivement à la marche d'aujourd'hui. Les émeutes et les escarmouches enclenchées juste quelques heures après l'enterrement de la victime, lundi après-midi, ont cessé hier dans la ville de Fréha. Par ailleurs, l'atmosphère demeure toujours tendue. Hier encore, la ville était entièrement paralysée et des groupes de personnes ont tenu un rassemblement dans la ville pour discuter des actions de protestation à entreprendre. Ils sont loin de décolérer. Cependant, les sages de la région et les membres de la famille de la victime ont réussi à calmer les esprits et à ramener les jeunes révoltés à la raison. Les membres de la coordination de la commune de Fréha, composée des représentants des comités de chaque village, comptent canaliser le mouvement de protestation et organiser des actions pacifiques afin d'éviter tout dérapage. Pour rappel, dimanche soir, vers 22h30, une femme âgée de 55 ans, Zahia Kaci, mère de 15 enfants, a été tuée par un militaire qui a tiré sur elle devant une caserne militaire, pas loin de la ville de Fréha. Une source sécuritaire affirme que le militaire auteur de la bévue a été arrêté le jour même du drame. Une enquête est diligentée par les services de la gendarmerie de Fréha pour tirer cette affaire au clair. Il est utile de signaler que certains responsables politiques de la région, notamment ceux du RCD et du MAK, qualifient cette bévue militaire d'impardonnable. Ils parlent d'un complot politique contre la région.