Examinons rapidement notre sulfureux pays depuis le rocambolesque sommet des Non-alignés, à Alger, en 75, jusqu'aux insultes sur les héros nationaux et la fin du roi des rois d'égoût le Mouammar Kadhafi. Boumediene impérial tel Pompée sous la pyramide de Chéops, mais dans l'actualité d'alors grand vainqueur sans lutte de la crise mondiale pétrolière , réconcilie-t-il Réza Pahlavi, l'empereur d'Iran avec Saddam Hussein, le représentant de l'Irak. Celui qui sera en un tour de main un exterminateur en puissance et un annexeur de premier ordre. Le leader libyen arrivé au pouvoir de la même manière que le dictateur algérien finissant de faire de ses armées son fusil personnel d'assaut, donne des leçons de politique générale et d'économie politique et de stratégie à tous les chefs d'Etat du Tiers-monde, en particulier à Fidel Castro qui le soupçonnait d'agent soviétique pendant que déjà Moscou livrait des armements sophistiqués à la Libye que le roi du Maroc – le seul chef d'Etat des pays membres et de l'Afrique alors – dénonce ouvertement en avertissant sur le danger de l'utilisation belligérante de ces armes. Le souverain chérifien avait fourni un dossier solide sur des livraisons libyennes pour des conflits indus parrainés par le jeune tyran de Tripoli. Pendant que le peuple algérien faisait la queue pendant les heures ouvrables devant les souks el fellah sans viande et sans produits maraîchers pour tenter une chance de rapatrier quelque cinq kilos de lentilles ou de haricots secs, Boumediene tire de son chapeau une concoction de Charte nationale pour réabrutir et surintoxiquer les populations qui ont abandonné les terres arables pour s'agglutiner dans des infrastructures industrielles importées depuis le rivet jusqu'à l'armoire de commande, de la matière première au savoir-faire juste imprégné dans les pseudo universités de l'Urss et de ses satellites européens. Habitués aux bouffées d'air pur qui venaient par les frontières, plus du Maroc que de la Tunisie, les Algériens ne se doutaient pas que du jour au lendemain, les amis qui avaient la coutume de les attendre avec l'empressement de la traditionnelle aménité, vont-ils se transformés par ordonnance militaro gouvernementale en ennemis jurés. L'Algérien qui se permettait un jeans, une paire de soulier humaine pour se changer de la Sonipec qui pue avant la transpiration et qui ne différentie pas le talon de la pointe, va se voire en sus essayer de comprendre pourquoi il doit aller passer son service militaire pour apprendre à combattre dans la région de Tindouf afin de défendre des « frères » sahariens dont il ignore l'existence au même titre que les habitants du désert algérien autour des gisements de pétrole et de gaz. Si l'Olp, Fatah, Yasser Arafat, étaient évidement bien ancrés dans le conscient collectif psychologique des Algériens, le Polisario, ses représentants, le concept même du « Sahraoui occidental », ne rentraient, par contre, pas dans l'imaginaire national dans le sens de la « vraisemblabilité » révolutionnaire dans lequel était nourri le peuple qui a consenti un lourd tribu pour son indépendance. J'étais enfant en Kabylie quand j'entendais les adultes dire que Boumediene cherchait à se venger de la « guerre des sables » et qu'il voulait aussi un couloir sur l'océan atlantique. A l'âge mûr lorsque j'ai rêvé de mettre en place le Mouvement de la Jeunesse Maghrébine pour défendre les perspective de la jeunesse algérienne, vers , j'ai pensé, logiquement, élargir mon organisation aux camarades maghrébins, surtout avec les Marocains que ma génération ne connaissait pas. Le bonheur était total ; nous avions commencé les contacts, le vent en poupe comme on dit, jusqu ‘au coup d'Etat maquillé sur Chadli Bendjedid qui voulait vraiment tourner une page et ne pas perdre le Maroc, et donc le Maghreb fort et uni. D'une manière ou d'une autre, qu'on dise ou extrapole en mélangeant dans les intérêts, l'islamisme dans la région, ce sont les gouvernements algériens, qui se sont succédés depuis l'Indépendance, qui l'ont permis. C'est en jouant avec le feu dans les phénomènes de la foi absurde que les dirigeants algériens ont dépossédé la nation de sa cérébralité rationnelle. Au point, pour l'exemple, où une mosquée de quartier fait un cours magistral sur la théologie la plus pointue de l'Age d'or abbasside pendant que tout autour la jeunesse quand elle ne traficote pas dans la drogue et dans les faux papiers pour déguerpir au plus vite du pays, elle se désespère en tentant des jeux de rôles dans les fractions islamistes armées. Bouteflika raffole des référendums – il en a enregistré un de magistral en décriminalisant des Algériens qui ont massacré, violé, torturé, poussé au suicide et à la folie, racketté, menacé, harcelé, et au moindre aussi, fait exilé. Je lui pose une question, en tant que citoyen algérien ,exilé forcé mais libre et franc : est-il en mesure de demander à tous les Algériens de choisir entre un Maghreb uni solvable ou un groupement de séquestrés à Tindouf que n'arrive même pas à recenser le Haut commissariat aux réfugiés. Je donne ma parole que si le référendum opte contre le Maghreb, je demanderai aussitôt officiellement une demande de naturalisation pour cette citoyenneté sahraoui à l'emporte pièce. Abdelyazid Sadat Libre penseur algérien Lectures: 197