Tout le monde connaît la certification ISO, réclamée avec de plus en plus d'insistance par leurs clients à toutes les entreprises qui fournissent des produits ou des services. Ces entreprises sont tenues de décrire de manière claire et détaillée tous leurs procédés et procédures; elles sont également tenues de démontrer à tout moment qu'elles font bien ce qu'elles déclarent faire. N'est-ce pas cela que demandent avec de plus en plus d'insistance les peuples du Monde Arabe à leurs gouvernants? La duplicité et la tromperie sur la marchandise sont en effet devenues la marque de fabrique des régimes politiques de notre région. La tromperie commence d'abord au niveau de l'appellation elle-même. L'Algérie, par exemple, s'appelle depuis le 5 juillet 1962 « République Algérienne Démocratique et Populaire ». Mais qu'est ce qu'une république? Wikipédia nous dit qu'« une république est une forme de gouvernement dans laquelle les gouvernants sont désignés par l'élection du peuple, ou d'une partie de celui-ci ». Si cette république est, de plus, démocratique, alors elle doit respecter certains principes de base. Voici, à titre d'exemple, la description qu'en donne ce site http://www.france-republicaine.fr/republique-democratique.php pour la République Française : « Les principes : • Etat de droit. • Suffrage universel. • Libertés publiques (liberté d'aller et venir, liberté d'opinion, liberté d'expression, liberté d'association, liberté de réunion, liberté de manifestation, etc.) • Le principe de la République est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple (article 2 de la Constitution française). • La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice (article 3 de la Constitution française). • Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie (article 4 de la Constitution française). » Il est évident que la « République Algérienne Démocratique, etc. » n'a jamais respecté ces principes. Alors, pourquoi cette appellation? Ce ne peut être qu'une volonté manifeste de tromper l'opinion publique nationale et internationale. S'appeler « Dictature Algérienne » ou « Tyrannie Algérienne » est en effet très mal venu de nos jours. N'y a-t-il pas là une explication plausible du fait que les monarchies et émirats du Monde Arabe aient, dans l'ensemble, connu moins de contestation que les « républiques ». Ces régimes n'ont en effet jamais cherché à tromper l'opinion publique sur leur nature. On peut trouver que le Royaume d'Arabie Saoudite est archaïque et qu'il propage l'obscurantisme religieux, mais on ne peut pas reprocher aux dirigeants saoudiens d'avoir jamais prétendu qu'ils étaient démocrates ou modernistes. Par contre, les Assad, Boutefliqa, Kadhafi, Saleh, Saddam, Moubarak, Benali, etc., se sont toujours posés comme les champions et chantres du progrès social. Le bonheur du petit peuple aurait toujours été leur unique préoccupation et leur seule ambition aurait toujours été de le servir. Malheureusement pour eux, le mensonge est devenu trop gros avec le temps et tous leurs efforts pour maquiller leurs régimes pourris afin de continuer à vendre à leur peuple une démocratie frelatée ne servent plus à rien aujourd'hui. Le dernier recours que ces imposteurs ont trouvé est l'«anti-impérialisme» et l'«antisionisme». Le régime mafieux de Bashar-El-Assad, copie conforme de son homologue algérien, se rabat désespérément sur le nationalisme afin de sauver sa peau. Les « intellectuels » de service et les « malayine » sont appelés à la rescousse afin de barrer la route à L'Europe, l'Amérique et Israël, qui « veulent casser le dernier bastion de résistance à l'entité sioniste ». Marchant sur les traces du clan Kadhafi et refaisant les mêmes tragiques erreurs, le clan Assad mobilise les foules dociles abondamment « arrosées » au préalable, les baltadjia, l'armée, les moukhabarat et les larbins pour essayer de contrer un mouvement irréversible. Toutes les solutions sont mises en œuvre, sauf celle qui est susceptible de donner des résultats : démissionner et appeler à l'élection d'une assemblée constituante. L'exemple tunisien a pourtant clairement montré la voie à suivre, mais cette solution signifie la fin des imposteurs, ce qu'Assad, Saleh, Bouteflika, Toufiq et leurs acolytes ne veulent pas accepter. Les Etats, tout comme les entreprises, sont tenus aujourd'hui de dire clairement ce qu'ils font et de faire ce qu'ils disent. A défaut, il est du droit des peuples de les rejeter. Le temps où l'obéissance au hakem, même injuste, était un devoir religieux prescrit par les oulémas est définitivement révolu. L'heure de la citoyenneté pleine et entière est venue et tout citoyen, aussi modeste soit-il, a aujourd'hui le droit d'interpeler le hakem sur ses actes de gestion de la chose publique. N'en déplaise aux boutef, toufiq, nezzar, ouyahia, belkhadem, soltani et consorts.