Il est important pour nous de clarifier certains points après plusieurs mois de débats sereins et fraternels que n'ont pu perturber ceux qui tentent de semer le doute et essaient de nous embourber dans des querelles byzantines, et qui voudraient nous voir toujours divisés, au grand bonheur des imposteurs au pouvoir. Nous considérons que notre mouvement ne compte dans ses rangs qu'une seule et unique catégorie de citoyens : celle de la majorité des algériennes et des algériens – quelles qu'en soient les sensibilités politiques – qui partagent les mêmes aspirations à la liberté, à la dignité et au changement, en rejoignant les rangs de la résistance commune. Une résistance citoyenne, civique et pacifique contre ce pouvoir illégitime, politiquement discrédité et moralement corrompu, jusqu'à son abolition et jusqu'à la mise en place, dans notre pays, d'Institutions républicaines authentiquement démocratiques, fondées sur la restauration du Peuple algérien – à travers le suffrage universel – dans sa pleine souveraineté, depuis si longtemps usurpée. Notre projet a pour légitime ambition d'être porteur d'idées fortes et non d'être détenteur de la force. Des idées humaines des plus rassembleuses et des plus généreuses que sont la Liberté, le Droit, la Morale et la Justice, autour desquelles nous voulons sensibiliser et mobiliser la plus grande majorité possible de citoyennes et de citoyens, en raison de l'impérieuse nécessité de mettre fin, au nom du salut et de l'unité de la Nation, à la tyrannie et à la malfaisance d'un régime illégitime, d'essence mafieuse, qui a fait main basse sur le pays et sur ses richesses, en usurpant la souveraineté du Peuple. Certes, notre lutte n'ira pas de soi. Jusqu'à aujourd'hui le pouvoir s'est seulement contenté de quelques tentatives de déstabilisation, en particulier par le truchement de quelques provocateurs en mission de parasitage sur notre unique fenêtre d'expression qu'est le site de « Le Quotidien d'Algérie en ligne – lequotidienalgerie.org. Or, nous pouvons être certains que lorsque notre action prendra de l'ampleur, et qu'il se sentira vraiment menacé, le pouvoir n'hésitera pas un instant, pour déployer contre tous ceux qui le contestent et le combattent, sa machine de répression. Il faut le savoir, il faut le dire, il faut s'y préparer. D'autant plus que notre pays baigne aujourd'hui dans une exécrable atmosphère de fin de règne et de lutte des clans, sur fond de gros scandales financiers, de corruption et d'immenses affaires de pillage des richesses nationales, constitutives de véritables crimes de haute trahison. Les choses sérieuses ne vont pas tarder à s'imposer sur le terrain politique. Notre pays va droit vers le mur, et de graves troubles ne manqueront pas de se produire. C'est à ce moment là que nous devrons nous tenir aux côtés de notre peuple, pour éviter qu'il ne soit de nouveau poussé vers une autre tragédie, vers d'autres bains de sang, dont le régime a besoin pour se maintenir au pouvoir. Car le sang et la détresse de notre peuple sont le sérum qui maintiennent ce régime vampire en vie. Notre rôle sera alors de faire parvenir notre message à l'ensemble de notre peuple, afin qu'il se prépare à une mobilisation d'envergure, pacifique, mais non moins décisive, pour recouvrer sa décision sur sa propre vie. Mais pour cela, et nous l'avons déjà affirmé dans les termes de l'Appel du 19 mars, nous avons besoin de toutes les forces vives de notre jeune nation, quelle que soient leurs mouvances et leurs ancrages respectifs. Nous sommes profondément convaincus que la démocratie, dans son acception universaliste et républicaine, est la seule voie susceptible de nous mener vers l'avenir que mérite le peuple algérien, vers la lumière, la justice sociale et la sacralité des droits de l'homme. Autant de principes conformes à la morale universelle aussi bien qu'aux valeurs socioculturelles d'une société algérienne profondément ancrée à sa foi musulmane mais résolument ouverte à son monde et à son époque. Une société algérienne qui refuse de se laisser piéger dans le dilemme où cherchent à l'enfermer d'une part, les tenants d'un islamisme radical considérant, à tort, l'Islam comme une religion fermée sur elle-même, et d'autre part, les tenants d'un intégrisme laïc. Nous ne sommes pas de ceux qui conditionnent la démocratie par des faits hypothétiques et nous refusons par conséquent, l'attitude cynique de ceux qui n'acceptent la légitimité des urnes que lorsque les résultats en sont connus à l'avance, comme savent y faire, nos piètres démocraties de façade…. Or, le respect de la volonté populaire implique de garantir de bout en bout, tous les mécanismes du déroulement des scrutins – campagnes électorales, compétition des programmes, débats d'idées etc… – et d'en accepter ensuite les résultats quels qu'ils soient, en demeurant vigilant et critique, au lieu de chercher coûte que coûte, à s'assurer des élus marrons. Ouvrons les yeux et voyons la réalité en face. Celle que vit l'Algérie réelle, pas celle virtuelle dont rêve une certaine minorité déconnectée et qu'elle voudrait imposer à la majorité.Et le mauvais procès que nous font certains concernant le débat sur Ali Benhadj sur LQA, procède de cette logique. Par ailleurs, si nous nous disons démocrates et républicains, nous devons nous soumettre à la pluralité politique et c'est donc tout naturellement que, non seulement nous devons accepter la participation de la véritable opposition islamiste à la vie politique du pays, mais nous l'appelons de tous nos vœux. Car, nous préférons voir émerger une force politique islamiste pétrie de valeurs démocratiques, qui accepte les règles du suffrage universel et de l'alternance au pouvoir, plutôt que de priver cette mouvance de son droit légitime de s'exprimer et la pousser ainsi à des retranchements violents qui ne servent que les intérêts d'un pouvoir sans scrupules, prêt à tout pour se maintenir en place. Y compris à entrainer le pays dans une nouvelle tragédie de guerre civile dont nous avons déjà subi la barbarie sanguinaire de part et d'autre, dix années durant avec plus de 200.000 morts, et près de 20.000 « disparus » ; sans parler des invalides, des blessés et du cortège de malheurs de toutes sortes qui ont frappé des centaines de milliers de familles, pendant que les généraux putschistes qui avaient interrompu le processus électoral en Décembre 1991, en prétendant sauver la république, ainsi que leurs laquais civils s'enrichissaient en termes de milliards de dollars en pillant les ressources de la nation. Il n'est pas question pour nous de pratiquer l'opposition factice ou populiste et encore moins celle qui consiste à faire antichambre dans certaines ambassades. Tout comme il n'est pas question non plus pour nous, de nous tourner vers des horizons étrangers pour aller pleurnicher dans le giron de certaines officines à Paris ou Washington, voire à Londres à Ryadh ou ailleurs. Notre action politique pacifique se déroule en Algérie, au milieu de notre peuple et à visage découvert. Et avec l'aide de Dieu Seul et avec la seule volonté des Algériennes et Algériens dignes, nous libérerons notre patrie des griffes des usurpateurs. Et jamais, au grand jamais, nous laisserons se réaliser le « rêve de l'ingérence à bord des blindés » des chevaliers de la trahison et autres aventuriers de la politique du pire. Coordination de l'Appel du 19 mars 2009