En un demi-siècle d'indépendance, l'Algérie ne s'est jamais retrouvée dans une situation aussi incertaine que celle d'aujourd'hui. A la gestion catastrophique sur le plan interne s'ajoute la débâcle diplomatique et l'absence totale de vision stratégique. Le pouvoir donne l'impression de naviguer à vue, au gré de facteurs exogènes et ne se souciant guère de ce qui peut advenir du pays. C'est dans ce contexte lourd et complexe qu'intervient l'élection législative dans l'indifférence totale des citoyennes et citoyens, écrasés qu'ils sont par le poids d'un quotidien des plus insupportables. La crise a atteint un stade tel qu'elle n'autorise aucune complaisance. Elle nécessite un traitement global, radical et urgent. Le rendez-vous électoral du 10 mai prochain ne saurait répondre aux exigences du moment. Il ne servira tout au plus qu'à la consolidation du statu quo et risque de ce fait de plonger notre pays dans de nouveaux drames. Devant la dislocation de la cohésion de la société Algérienne, le seul souci du pouvoir reste le renforcement de sa propre cohésion par le partage de la rente et la généralisation de la corruption Il serait illusoire de croire à l'existence d'un parlement algérien ou que le système va changer à l'aune de la nouvelle assemblée. La surprenante participation du FFS, parti auquel nous demeurons très attachés, a généré incompréhension et inquiétude tant chez les citoyens que dans la base militante. Par fidélité à ses principes et fort du capital de sympathie dont il jouit auprès de l'opinion, le FFS doit se mettre au service exclusif de la construction démocratique. Toute instrumentalisation par un groupe ou un clan, quel qu'il soit, lui fera perdre inéluctablement sa crédibilité. Ce qui ne saurait nous réjouir. « Pour nous, à chaque liberté correspond une responsabilité et un devoir. Notre éthique politique nous contraint à un devoir de dignité, à un devoir de préservation de notre capital de sérieux, de crédibilité et de non compromission avec le système à l'occasion de leurres électoraux. Le 17 mai 2007 s'annonce déjà comme une messe qui fête ZAWADJ EL MOUTAA. « écrivait Monsieur Hocine AIT AHMED dans une de ses brillantes analyses. Ce qui était vrai en 2007, l'est encore plus aujourd'hui. Pour tout cela, nous lançons un appel sincère et pressant à l'ensemble des militantes et militants afin d'agir avec lucidité pour préserver ce formidable instrument de lutte qu'est le FFS de toute velléité de compromission. Ali KERBOUA : ancien premier secrétaire national du FFS 17 avril 2012