La santé des grévistes s'est détériorée dans des proportions alarmantes. Peut-être est-ce la dernière cartouche? La salve d'honneur qui pourrait débloquer la situation? Rien n'est moins sûr devant le mutisme sidéral observé par les autorités concernées. Le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec), affilié au Syndicat national des personnels de l'administration publique (Snapap), nous a fait parvenir, hier lundi, un communiqué sur la situation des grévistes qui devraient observer aujourd'hui un sit-in devant la Présidence. Situation alarmante, des cadavres en sursis..., les mots sont insuffisants pour décrire l'état critique de ces grévistes de la faim qui sont aujourd'hui à leur 30e jour de grève de la faim. Leur mouvement a débuté le 14 juillet dernier. Ils se trouvent dans un état de faiblesse avancé sans que cela semble alerter, outre mesure, les autorités concernées, qui refusent, pour le moment, le dialogue, afin de tenter de trouver une issue consensuelle à ce drame humain. L'affaire des contractuels protestataires a été portée devant les instances internationales du travail par l'Intersyndicale autonome, créée pour suivre le mouvement et organiser les actions de soutien aux grévistes. Par ailleurs, une plainte contre l'Etat algérien avait été déposée début août par le même organe, auprès du Bureau international du travail (BIT) et l'Internationale des services publics (ISP). Celle-ci avait été décidée suite aux «violences physiques et verbales que les forces de l'ordre ont fait subir aux enseignants contractuels et autres manifestants» qui ont participé au sit-in du 23 juillet dernier devant le siège du ministère de l'Education nationale. L'Intersyndicale autonome avait également adressé un communiqué dénonçant ces violences à toutes les institutions du pays, mais aussi, et surtout, à toutes les organisations internationales de défense des droits de l'homme. Outre l'élaboration d'un plan d'action et de manifestations pour la prochaine rentrée scolaire, cette structure autonome, composée notamment de représentants de partis politiques et d'ONG de défense des libertés et des droits de l'homme, confirme sa participation au «sit-in» du Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) prévu aujourd'hui. L'Intersyndicale réitère son appel à l'ouverture du dialogue entre la tutelle et les grévistes. Les 40.000 enseignants contractuels revendiquent leur intégration dans le corps de l'enseignement et le versement des salaires impayés depuis près de trois ans, pour certains. S'adressant au ministre de l'Education nationale, le Cnec s'interroge, dans son communiqué, sur le refus de délivrance d'attestation de travail aux candidats par l'Académie de Blida comme il se demande pourquoi la matière «philosophie» a été retirée de la liste du concours, alors qu'auparavant 10 postes étaient affichés? Le ministère n'a toujours pas tenté d'entrer en contact avec les grévistes pour essayer de trouver un terrain d'entente et mettre fin à leur «supplice quotidien». Les grévistes ont, pour leur part, maintes fois réaffirmé leur détermination à aller jusqu'au bout de leur mouvement de protestation, «quels que soient les risques.» comme affirmé dans le communiqué qui a appelé à un «sit-in» aujourd'hui devant la Présidence.