« Il y a jonction entre terroristes et centres d'intérêts occultes » Le PT appelle le gouvernement à ouvrir d'urgence un dialogue avec les enseignants contractuels en grève de la faim depuis le 14 juillet pour éviter le pire. Des vies humaines ont été fauchées. Du sang a encore coulé. Le Parti des travailleurs (PT) se dit « indigné » par les derniers attentats terroristes qui ont frappé de plein fouet les populations de Boumerdès et de Tizi Ouzou. Réagissant dans un long communiqué rendu public hier, le PT livre sa propre lecture de ces opérations terroristes. Ainsi, pour ce parti, ces attentats sont une forme de réponse aux « nombreuses décisions importantes » annoncées par le gouvernement au cours de ces dernières semaines. Ces « décisions », explique-t-on dans le même communiqué, contrarient « les convoitises mafieuses locales et étrangères ». Pour la formation de Louiza Hanoune, il est évident qu'il y a « jonction entre ces groupes terroristes décomposés et divers centres d'intérêts occultes guidés par le pillage des richesses du peuple ». Quels sont ces « centres d'intérêts occultes » ? Sont-ils algériens ou étrangers ? Le communiqué du PT n'apporte pas la réponse. Mais le parti reste convaincu que « la tragédie nationale a été mise à profit par les institutions financières internationales pour imposer le Plan d'ajustement structurel (PAS) meurtrier ». Soulignant la constitution d'une couche mafieuse de nouveaux riches qui ont pillé les biens publics durant cette période, le PT estime ainsi qu'il est, aujourd'hui que « la paix est revenue », du droit du peuple algérien de se réapproprier la souveraineté sur son patrimoine et ce, afin de « créer les conditions nécessaires pour une réelle relance économique ». Saluant les décisions du gouvernement portant gel des concessions ouvrant droit à la cession du foncier industriel, mais aussi les mesures d'aide de l'Etat aux agriculteurs, le PT demande toujours le retrait de la loi domaniale qu'il juge antinationale et contraire à la Constitution. Sur un autre chapitre, celui des privatisations, le PT n'est pas allé de main morte pour critiquer la décision du gouvernement de mettre fin au monopole de la production, la commercialisation et l'importation des alcools. Décision aussi « dangereuse et incompréhensible », aux yeux de ce parti, que celle qui libéralise le marché de la distribution et de la vente du carburant. La formation de Mme Hanoune craint que ces deux décisions vont sonner le glas des deux entreprises étatiques ONCV pour les boissons alcoolisées et Naftal pour les stations-service. Citant l'exemple bolivien, le PT se demande pourquoi le gouvernement, au lieu d'opter pour la renationalisation de l'économie nationale, continue de satisfaire les exigences de l'OMC alors que notre pays n'est pas membre ? Revenant sur la contestation sociale, le PT se déclare « très inquiet » de l'état de santé des enseignants contractuels en grève de la faim depuis le 14 juillet dernier. Il appelle le gouvernement à « ouvrir le dialogue d'urgence pour éviter le pire ». « Par delà la légitimité de l'aspiration à la stabilité de l'emploi, un Etat qui ose remettre en cause les politiques de pillage étranger, peut-il laisser mourir des enseignants des suites d'une grève de la faim ? », s'interroge-t-on dans le communiqué. Pour le PT, cette situation est aussi « inacceptable » que la réorientation de la politique économique. Le PT a par ailleurs annoncé la tenue de son université d'été du 17 au 21 août à Blida.