Le president du conseil national de sante publique nous a envoyé ce rapport médical sur l'état de santé des 55 enseignants contractuels grévistes de la faim (36è jour). Le membres du conseil national de santé publique sous la présidence du Mr HOUARI Kaddour suivons régulièrement sur le plan médical 55 enseignants contractuels du conseil national des enseignants contractuel affilier au syndicat SNAPAP qui ont entamé une grève de la faim dans un local du SNAPAP situé 23 rue Boualem ZERIAT Belfort el harach Alger . Ils en sont aujourd'hui au 36e jour de grève de la faim (jeûne). En dehors de cas particuliers liés à des caractéristiques de santé personnelles (notamment certains facteurs de risques préalables à la grève de la faim, ce qui était le cas pour plusieurs des grévistes), l'évolution médicale, en cas de jeûne complet, présente une série d'étapes chronologiques qui se succèdent systématiquement. Il est à noter que, globalement, la majorité des grévistes présentaient d'emblée un mauvais état général rendant ces différentes étapes plus rapides et plus sévères. Voici les étapes de l'évolution médicale : Sur le plan métabolique, pour assurer l'apport énergétique minimal, de 1200 à 1800 kcal/jour, essentiellement sous forme de glucose : • La première phase, d'habitude assez courte, se caractérise par la consommation des réserves en sucre (glycogène), réserves peu importantes et destinées à faire face à des besoins énergétiques ponctuels. • La deuxième phase correspond à la consommation des graisses (lipides) ; sa durée est très variable et dépend de la masse grasse totale : elle sera donc potentiellement longue chez les obèses, beaucoup plus courte chez les grévistes maigres au départ (ce qui est la situation générale actuelle au niveau du enseignants contractuel du C.N.E.C). • La troisième correspond, elle, à la consommation des protéines, et touche donc les tissus « nobles » de l'organisme, et de manière progressivement irréversible. Sur le plan clinique : • Les premiers jours sont d'habitude assez bien supportés, malgré la sensation de faim et des spasmes gastriques importants, symptômes qui disparaissent d'habitude après une dizaine de jours. • Ensuite et jusqu'à 3 semaines de jeûne, le poids diminue de manière régulière (10-20 kgs en un mois),et plusieurs symptômes pénibles se développent : hypotension avec vertiges surtout en position debout (forçant à la position couchée), bradycardie (Pouls lent), diminution de l'activité, des capacités de concentration et de réflexion, fatigue extrême, douleurs musculaires, diminution de la température corporelle, hoquet, crampes abdominales, insomnies, maux de tête. • La phase de maladie apparaît ensuite, avec des dégâts parfois irréversibles : vomissements, ictère (jaunisse), problèmes d'audition et de vision (vue double ou diplopie, hémorragies rétiniennes conduisant à la cécité, mouvements oculaires anormaux puis paralysie), hémorragies des gencives et de tout le tube digestif, lésions cutanées, troubles du comportement et lésions cérébrales. • La dernière phase (terminale), pouvant commencer dès le 40e jour : euphorie, confusion, somnolence, troubles respiratoires et coma, le tout pouvant entraîner la mort en quelques heures.Il faut noter que d'autres complications peuvent apparaître, de manière non systématique mais parfois très précoce : altération de la fonction rénale, hypertension artérielle, troubles métaboliques (ioniques), convulsions, délire, lésions cérébrales (encéphalopathie de Wernicke), oedèmes de carence, etc. Une situation grave Actuellement, les grévistes de la faim du CNEC /SNAPAP ont dépassé leur 5e semaine de jeûne total, et leur état de santé en témoigne, que ce soit au niveau des symptômes qu'ils présentent, au travers des examens cliniques pratiqués quotidiennement (montrant notamment la perte de poids régulière) ou des dosages sanguins réalisés. Leur évolution est strictement superposable à celle décrite ci-dessus. De plus, apparaissent depuis quelques jours, de manière progressive, un début d'altération des fonctions cognitives, des manifestations dépressives menant à des positions politiques extrêmes de plus en plus fermes quant à la poursuite du jeûne. Tout ceci est très probablement renforcé par un effet de groupe, et le peu d'espoir (ou même l'absence d'espoir) de solutions dignes pour eux-mêmes qu'ils entrevoient. Mis au courant hier soir des conséquences de la privation calorique totale et prolongée sur le plan de la santé, ils m'ont exprimé leur détermination collective à continuer « jusqu'au bout » Survenant après 5 semaines de grève de la faim, cette volonté ne peut qu'entraîner des conséquences critiques, irréversibles et potentiellement mortelles à court ou moyen terme, aucun gréviste de la faim n'ayant jamais survécu plus de 65 jours, la majorité pas plus de 50-60 jours, en fonction de l'état physique de départ. Tableau : Fréquence des symptômes observés chez les 51 grévistes de la faim Nature du symptôme Fréquence Dépression 67% Céphalées 74% douleurs abdominales 71% vertiges ou évanouissement 69% Asthénie 61% Insomnie 42% Anxiété 35% Vomissements 16% Constipation 26% Dysurie 19% Diarrhée 13% Cauchemars 10% Hypotension artérielle 89% Hypoglycémie 90 % Hyperglycémie 09 % Dépression 57% Chute de poids plus 20kg 100% Douleur musculaire et crampe 59 % Cet examen a permis d'observer une diminution des sensations de faim et de soif au cours de la grève, sans que le moment ne soit précisé. Les pertes quotidiennes de poids s'élevaient en moyenne à 420 ± 150 g/jour. Les mesures physiques montraient une température orale à 36,3°C en moyenne (entre 35°C et 37°C), un pouls moyen de 61 pulsations par minute (entre 44 et 76) et une hypotension orthostatique (tension artérielle couchée à 94 ± 4,6 / 58 ± 11 et debout à 71 ± 7,2 / 49 ± 4,2 mmHg). La kaliémie est légèrement diminuée à 2,8 mmol/l. et Le nombre de globules blancs diminue : après 30 jours de grève de faim il est de 2,5 x 109/l Bien que tous les symptômes décrits plus haut soient des complications de la grève de la faim, certains symptômes présentent des risques plus importants et apparaître après 27 jrs dans le greve de faim . Il s'agit de la diminution de la fonction rénale avec oligurie, des hémorragies gastriques, des troubles électrolytiques comme l'hypokaliémie, des convulsions et délires d'un ictère ou sub-ictère, éventuellement des oedèmes de carence bilatéraux, dépressives, isolés, De leur côté les autorités algériennes, en particulier ministère de l'éducation national persistent dans leur politique de la sourde oreille face aux revendications de ces grévistes. Il faut rappeler que la politique d'éradication de l'action syndicale menée par le pouvoir ne cesse de faire face à une résistance des fonctionnaires croissante ces dernières années ; une résistance à laquelle les autorités ont opposé une répression policière accrue accompagnée d'une multiplication des mutations abusif et des radiations du syndicalistes. Le conseil national de santé publique, tient à rappeler – son soutien indéfectible aux en grève de la faim pour leur droit à 55 enseignants contractuel du conseil national des enseignants contractuel affilier au syndicat SNAPAP. – son soutien aux luttes syndicalistes contre la politique répressive du pouvoir algérien et pour le droit à la libre action syndicale. – qu'elle tient les autorités algériennes pour responsables de la dégradation et de toute complication de l'état de santé des grévistes. Tout en respectant la volonté des grévistes et ces revendications, et indépendamment de toute position politique, religieuse ou philosophique, nous tenons, d'un point de vue strictement humanitaire et déontologique, à faire savoir cette situation et à en informer le monde politique (le pouvoir algérien , les partis politique, les medias algérien et étrangère et la société civile mondial ainsi aux instances internationales. . Que leur états de sante les 55 grévistes de la faim du conseil national des enseignants contractuel affilier au syndicat SNAPAP est très grave pour ne pas dire la (m…o…r…t.) certain. Alors sauver les 55 grévistes vraiment une course contre la montre doit être engagée… Le president du conseil national de santé publique