S'il y ait une source de renseignements des plus précieuses pour coincer un suspect, il n'y a pas mieux, pour les enquêteurs, que de recourir à l'outil informatique, de passer au peigne fin les terminaux et autres disques durs pour y voir plus clair. Les magistrats instructeurs Italiens n'y ont pas prêté trente six chemins pour arriver à leurs fins et, ce qu'ils ont découvert conforte, bel et bien, les révélations balancées par gorge profonde, Tulio Orisi en l'occurrence, à propos des pots-de-vin versés par les dirigeants de Saipem aux autorités et intermédiaires algériens. En effet, à en croire certaines sources, les mafiosi avaient échangé, en plusieurs occasions, des e-mails pour aplanir leurs différends et se mettre d'accord sur les sommes à casquer. C'était comme si les réunions informelles, tenues secrètement dans des hôtels huppés de France et d'Italie n'auraient pas suffi. Cette imprudence met à nu, non seulement, plusieurs personnes de chez nous dont un proche de Chakib Khelil, probablement son neveu Reda Hamech et les responsables de Saipem, mais aussi, toujours selon ces mêmes contenus électroniques, d'autres responsables chargés, cette fois-ci, des investissements de Sonatrach destinés au projet de Ghdames en Libye. Il parait qu'il ne s'agit-là que d'une partie visible de l'iceberg et le plus important reste à découvrir.