Le ministre des finances et les députés prétendument « Elus' par le peuple viennent de jouer une sinistre comédie. Ce n'est qu'après avoir avalisé une majoration injustifiable de dix millions de centimes du salaire mensuel des députés que le ministre Karim Djoudi fait le constat suivant : Les importantes augmentations des salaires consentis ces dernières années pour calmer la grogne des citoyens représentent un grave danger pour le pays qui ne produit presque rien et importe tout. Le ministre du commerce Benbada n'a pas manqué au rituel ramadanesque de promettre qu'il n'y aura ni pénurie ni hausse inconsidérée des prix à la consommation. Chaque année c'est le même mensonge. Les dix premiers jours du ramadan c'est toujours et ce sera encore la flambée. Les spéculateurs et les maquignons ont toujours dix longueurs d'avance sur les mesures gouvernementales. D'ailleurs, en ce moment, malgré la décision du ministre du commerce de geler le prix pain, les boulangers vendent la baguette plus de 30 % au dessus du prix fixé par l'Etat en continuant de tricher sur le poids et la qualité. Les boulangers ont tablé sur la nécessité qu'ont les citoyens d'acheter le pain parce que faire de la galette maison leur revient cinq fois plus cher vu le prix de la semoule et de l'huile. Nous pouvons dire que les boulangers ont remporté une belle victoire contre le gouvernement qui les laisse faire et les laissera faire tant que les citoyens ne manifesteront pas leur mécontentement en descendant dans la rue. Ce qui ne risquera pas d'arriver à cause de la sauvage répression qui s'abat sur les mouvements sociaux légitimes et pacifiques. Rien n'est plus facile, en effet, que d'infiltrer une manifestation par des casseurs pour avoir l'excuse de la réprimer sans état d'âme. A ce propos le ministre de l'intérieur, Daho Ould Kablia, nous apprend sans rire que ce sont les manifestants qui tabassent les agents de l'ordre public. Chiffre à l'appui, il nous démontre que l'indiscipline et la violence des manifestants se soldent par trop de dégâts et provoquent des réactions légitimes de la part des services de maintien de l'ordre public. Il se plaint de la tendance des citoyens à manifester pour un oui et pour non, sans demander l'autorisation ministérielle et désirent tous le faire à Alger en sachant que c'est strictement interdit par une loi non écrite. Nos ministres ont toujours le mot pour rire ou faire rire. Il est clair qu'ils vivent sur une autre planète. Trop loin de nous pour comprendre notre soif de justice, nos attentes, nos révoltes, nos souffrances… ————— Hocine Mahdi —Le 13 mai 2013