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LA BOMBE DES MAUX GRAPHIQUES OU L'ALGERIE EN DESHERENCE
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 06 - 2013


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Interrogez les anciens sur El Djazaïr, ils vous répondront sans équivoque : « machi bledna, hadi ». Qu'arrive t'il avec ce 21é siècle. Toutes les catégories sociales et économiques sont au noir.
Personne ne semble maîtriser la situation, et les choses vont en s'empirant. A-t-on réellement une maîtrise sur notre destin. La sentence prophétique est sans appel à ce sujet : « Chaque ère qui
arrive est suivie d'une autre encore pire » rapporté par Az-Zoubair ibn Adiy.
La cellule germinale est dans l'usurpation de l'indépendance par un groupe s'autoproclamant révolutionnaire de la première heure et confisquant toutes les énergies capables d'insuffler le
développement de la société algérienne. C'est la bombe à fragmentation qui détruit toute velléité politique et tout mouvement qui recherche le bonheur de la société algérienne. Elle est de nature électromagnétique (composant derrass) et invisible.
Au sortir de l'indépendance, le Peuple dans sa globalité nourrissait un espoir infini quant au devenir de notre pays. Caressant l'âge de l'insouciance, à notre époque, on s'empressait de couler notre temps agréablement : études, sport, escapade sur le littoral, sur le mont Chréa, tourisme à l'étranger, mais malgré tout, avec un amour profond pour notre pays, et un respect sans équivoque pour nos vaillants Chouhada (hommes et femmes) de la Révolution.
Dès l'aube de 1962 des apprentis politiciens, incompétents sur toute la ligne, se targuant d'être à l'avant-garde de la Révolution, ont enclenché le détonateur de la bombe des maux graphiques. La fragmentation a dégénéré de mal en pis jusqu'à la situation incurable que nous vivons actuellement. Par malédiction ce Peuple, après s'être libéré de la prison coloniale, s'est retrouvé malgré lui devant la porte de la prison postcoloniale.
Les politiciens d'avant-garde, qui ont constitué le tissu du mouvement national ont été assez naïf pour ne pas voir venir la trajectoire de cette bombe à fragmentation qui allait répandre des maux crescendo dans la société algérienne.
Leur naïveté réside dans le fait qu'ils n'aient pas écouté les intellectuels de l'époque qui ont perçu le danger à l'horizon de l'indépendance. Frantz fanon à titre d'exemple illustrant parfaitement ce danger, mettait en garde la société en sa qualité de psychiatre avéré « il ne faut pas que les derniers
deviennent les premiers » lançait-il en visionnaire.
L'Algérie politique, aujourd'hui, est un ramassis d'individus sans scrupules, sans foi (malgré l'apparence) sans science, sans patriotisme, sans code politique (malgré toutes les constitutions
adoptées), sans code génétique (on ne connait rien de leur origine) les derniers des derniers, qui se targue de s'appeler démocratique et populaire, c'est-à-dire tout à fait l'inverse de sa fonction
verbomotrice. Elle est violente, anti-démocratique (fraude électorale massive et infantile (qui rappelle le vote indigène colonial) remise en cause par la force du choix électoral libre et
démocratique du Peuple – se souvenir des élections de 1991). Le politicard en Algérie n'est pas élu, il est « imposé-lu ». Les plus agressifs, (fonctionnant avec les fonctions biologiques primaires, dénudés d'esprit et de maturité politique) se mettent en scène pour distiller des mensonges à outrance, des rêves irréalisables en direction d'un Peuple crédule qui n'a pas d'autre alternative que d'y croire à défaut d'intellectuels courageux pour lui servir d'avant-garde. Elle est anti-populaire, dès sa germination, car bâtie sans l'avis du Peuple, et tout au long de son périple jusqu'à aujourd'hui, car toutes les décisions politiques sont discriminatoires et à l'avantage toujours, de l'élite au pouvoir qui s'adjuge (sans le mériter) des privilèges insatiables. L'Algérie politique aujourd'hui a perdu tous ses repères qui ont dominé le combat de nos guerriers et Martyrs de la Révolution. Elle se débat dans un terrain de sable mouvant qui scrute les voix étrangères occidentales priées (contre bonus économique) de lui tendre la perche pour s'en sortir à chaque résonnance populaire. Mais un Peuple trahi par son élite ne laisse aucune chance à la vie politique sereine et politisante. La sentence finale à l'adresse des apprentis politiciens consiste en ceci : « si vous n'avez pas honte faites comme bon vous semble » ou « faites comme vous voulez, de toute manière ça sera mal ». Il vous arrivera ce qui est advenu aux apprentis des autres nations, et l'histoire est encore fraîche.
L'Algérie politique a favorisé, par l'entremise de (l'armée), une caste politique qui porte un costume trop grand pour sa taille politique. Certains individualités, rares, ont malgré tout brillé dans cette Algérie politique et après avoir tenté de favoriser l'élan vers un sursaut national ont été radicalement éliminé physiquement ou exilé moralement pour ne plus s'y aventurer avec les usurpateurs et éviter de remettre en cause leurs privilèges effarants. Ces politicards coptés par la ruse des armes ont passé le premier demi-siècle d'indépendance à rendre le second malheureux pour une majorité d'algériens. Dans cette arène politique l'algérien est formaté prédateur pour son frère algérien.
L'Algérie économique n'en a pas échappé. Aucune perspective d'avenir, d'accumulation pour une jeunesse qui se réinvente l'imagination jour après jour, pour à chaque fois être plus à même de contourner « ezzarb » dressé par ces bourreaucrates invétérés qui sont les défenseurs d'une tête de l'Etat qui ne savent même pas où se situe son centre de gravité. On crée des personnages mythiques pour instaurer la peur qui assure l'obéissance sans réfléchir. Après une première période économique d'investissement industriel soutenu et démantelé sur ordre du FMI (celui-là même à qui on prête, sans pudeur de nos jours 5 MDS $), l'Algérie économique, après avoir consommé sa
crise de décroissance, a entamé la phase de délabrement avec « l'économie trottoir » répandue sur tout le territoire national (ce qui prouve qu'elle est stimulée par les gros bonnets (une mafia sous le giron des politicards) qui tirent les ficelles et engrangent les gros sous sur le dos du Peuple sans protecteur défendant sa rente pétrolière).
La circulation automobile (et le nombre de carcasses déversées dans nos routes et surtout dans nos ruelles ) enlève tout rêve d'enfants de jouer dans son quartier pour apprendre les balbutiements de la vie. Ces responsables ont-ils conscience de ces maux répandus à cause de l'intronisation forcenée des véhicules dans notre pays. Jadis posséder une automobile était un geste civilisé pour s'évader vers les beaux sites de la campagne et du littoral, aujourd'hui c'est un catalyseur infernal qui détruit la vie des quartiers et la santé des gens, car aucune interdiction ne protège les riverains. Les conducteurs se frayent les chemins à leur guise pour fuir, soi-disant, les goulots d'étranglement, alors
qu'ils pourrissent la vie davantage avec leurs engins. Quand on est n'importe qui, on fait n'importe quoi. Les commerçants «caméléons » qui changent d'activité comme on change de chemise, ils n'en existent qu'en Algérie. A chaque « moussem » un commerce approprié (de produits venus d'ailleurs), avec des commerçants d'occasion surgit sur tous les trottoirs des rues de la ville. Le plus fort dans tout cela, c'est la prolifération dans toutes les villes d'Algérie, donc il y a forcément un « chef d'orchestre », (ce baron de l'import) avec quelle symphonie et quelle volatilité! L'algérien économique a fini par se « prostituer » sur le trottoir pour assurer sa survie sociale. A côté, l'agriculture qui dépérit (puisque tout est importé, et tout est commercialisé au détriment d'un consommateur qui ignore même ses droits les plus élémentaires) : ni affichage de prix, ni
bascule normalisée, ni convenance du vendeur, ni contrôle fiable de la qualité, ni.ni.... En principe celui qui ignore le livre du commerce ne doit pas commercer dans un marché de musulmans. Or, nous qui sommes des Musulmans et fiers de l'être, tous les vendeurs s'acharnent sur nous, à commencer par l'Etat à l'époque où il s'arrogeait le monopole du commerce. A vrai dire, il en a fait
des émules avec l'ère de la « libéralisation économique ».
Sans autorité régulatrice décisive, la vie économique donne libre cours aux apprentis commerçants de tout acabit qui imposent leur diktat (regardez cette chaîne de smasriyas) sur tous les produits
écoulés dans le circuit économique informel. Il n'y a qu'à se remémorer les périodes de Ramadhan, depuis le libre marché et la vindicte des prix subie par les citoyens, c'est toujours la même chanson qui est débitée par les différents médias et autorités.
Le Peuple impuissant subit et s'en remet à Dieu, pendant que ces responsables de l'Etat dressent l'inventaire des actions à mener dans le futur pour juguler les dérèglements observés. C'est un
véritable infantilisme économique.
Le déséquilibre chronique vient de la structure économique qui a dégénéré, après son démantèlement sur ordre du FMI (fonds de la misère internationale), en vecteur exportateur d'hydrocarbures, laissant libre champ aux importations de produits manufacturés et de
consommation de tous les pays (on importe même des pots de confiture, des fruits d'argentine et d'autres pays lointains encore), comme si les algériens étaient incapables de génie pour déclencher la substitution à tous ces produits inutiles qui peuvent être réalisés chez nous. Quand la volonté politique s'affiche, l'économie suit. Mais nos décideurs politiques (préférant agir pour leurs seuls intérêts dans les sous-terrains économiques et sous directives mondialistes) légifèrent mais sans une volonté traduite dans les actes pour inverser le cours des choses dans l'intérêt des citoyens algériens.
L'Algérie culturelle qui est le prolongement des deux vecteurs précédents semble subir de plein fouet la fragmentation qui n'a laissé aucun interstice pour la culture traditionnelle. Cette culture que nous avaient léguée, avec fierté, nos aïeux avec toute sa richesse et sa splendeur et qui a survécu à toutes les épopées, où même le colonialisme n'a pu en venir à bout pour nous la dépouiller. Les tribus solidaires qui faisaient le décor et la force de l'Algérie ont été laminées. L'algérien (qui n'existe que
sur la pièce d'identité renouvelée à chaque terme) ne peut plus se distinguer en dehors de l'individualité. Il ne peut pas afficher son appartenance à une communauté à laquelle il s'identifie. Il
est seul face à une machine politique, à un système globalisant algérien, qui lui-même subit le diktat de la globalisation sioniste mondiale. C'est l'englobé qui devient englobant. Nos aînés ont osé s'afficher dans la grandeur de « l'Algérie musulmane » pour constituer un seul bloc communautaire face au colonialisme destructeur qui a tenté de les englober dans sa culture durant 132 ans sans y parvenir. Regardez tout cet accoutrement, du plus pudique jusqu'au plus indécent, que nous observons tous les jours dans nos rues à travers une jeunesse qui se croit plus « made in » qu'une
personnalité bien forgée de chez nous. Mais c'est vrai que c'est là un des signes de fin des temps comme l'a annoncé notre Prophète QSSSSL. « L'Heure n'arrivera que lorsque mes fidèles imiteront les actes des nations précédentes empan par empan, et coudée par coudée ». Cette imitation commence dans la sphère politique et se répand sur le tout le corps social (par l'entremise
de cet étrange ministère de la culture au service du dajjel). Nous y sommes en plein dedans, nous les imitons dans leur façon de parler, de manger, de s'habiller, de s'afficher, ces jeunes imitent même
les coiffures des « punks anglais » ces vauriens, et on a l'impression d'être entourés par des apaches. Même les lois votées par le parlement nous viennent d'ailleurs, en vertu du système mondial globalisant et individualisant. Le sionisme mondial veut imposer sa loi de fragmentation de la société en autant d'individualités qui la composent et pour la rendre faible devant sa « puissance » de feu. Pourtant notre culture ancestrale forte nous a toujours démarqué des systèmes globalisants, seule la Oumma peut nous réunir, raison pour laquelle nos ancêtres ont adopté des positions courageuses à travers l'histoire. Car pour nous Dieu nous impose sa Foi, seule arme véritable pour constituer une force contre le sionisme. Le croyant fort est préférable au croyant faible. Nous croyons qu'en Dieu (voilà la véritable force qui nous épargnera plus de dérive) et l'ONU ne doit pas être considéré comme telle.
Une culture qui s'effrite c'est une nation qui se dissipe à travers les mythes globalisants de la mondialisation sioniste qui veut réduire les pays musulmans, dont fait partie l'Algérie, à
l'esclavage. Sans la manne pétrolière la fragmentation aurait multiplié nos problèmes par cent dans les différentes catégories : nourriture, gouvernance, statut familial, éducation, soins et santé, logement, transport, relations sociales, qui toutes sont déjà ébranlées par la bombe des maux graphiques qui trouve son origine dans un système politique illégitime et corrompu qui gouverne selon le management dicté par les « maîtres » de la mondialisation.
Les algériens, ces guerriers, ces hommes de loi, ces hommes de science, doivent relever la tête pour redresser et récupérer notre Pays et renaître avec une force inébranlable qui pourra dire non à
la globalisation sioniste, et non à l'illégitimité, et non à la dépravation des mœurs sociales, non à la rapine des richesses de notre Peuple. Il faut que les faussaires, envahisseurs (du Maroc et de Tunisie), ces amis de la France bénis par de gaulle (général de haut vol), partent, il faut que les ignorants se taisent, et il faut que les consciences vraies se réveillent. C'est notre rêve pour
l'Algérie qui doit être restituée à ses enfants tous égaux devant le mérite et la justice. Un pouvoir illégitime devient l'antonyme du peuple spolié de ses droits politiques et placé en position de servitude.
Rochdi Siddik
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