* * * Tweet * * 3 Juillet 2014 Publié par Saoudi Abdelaziz http://www.algerieinfos-saoudi.com/ A Rabat, Londres, Tunis, Paris, Marseille et dans d'innombrables autres villes de la planète, les citoyens manifestent en nombre considérable pour les Palestiniens. Dans une Algérie pourtant profondément solidaire, ce soutien semble s'exprimer chichement sur la place publique. C'est par dizaines ou par centaines au mieux que l'on dénombre les participants aux rassemblements. Les Algériens hésitent à s'exprimer dans les rues, dans un contexte deléthargie diplomatique du pouvoir, de sous-organisation populaire et de restriction du droit de manifester en dépit de la levée sur le papier de l'Etat d'urgence. Cette triple contrainte à l'expression collective en faveur de Gaza, sur la place publique, n'a pas fait l'objet de commentaires dans nos journaux: la rareté et la faiblesse des rassemblements leur apparaissent « normales ». Le chroniqueur du Quotidien d'Oran, Kamal Daoud semble donc sur une autre planète lorsqu'il enfonce quotidiennement le clou ces derniers jours sur le risque de dépassements antisémites ou religieux des manifestations et sur l'utilité même de se rassembler. Ce matin, sa chronique continue de patauger dans les rues vides de nos villes. Mais peut-être le chroniqueur s'adresse-t-il d'abord à ses lecteurs de Paris qui, après Barbès samedi dernier, s'apprêtent à remettre ça tout à l'heure, sous le lion de bronze vert de la place Denfert Rochereau? Il leur conseille sur le mode de la dérision docte : « Exprimer sa solidarité par des manifs est louable, beau, solidaire et honorable selon la notice. Tant que cela ne devient pas une fin en soi, comme c'est le cas chez nous, une limite à soi et un moyen de violence sur les siens ou sur les différents. Car quand la guerre-canapé finit, ainsi que le canapé-manif, tout le monde rentre chez soi. Sauf les Palestiniens. » A ceux qui se sont quand même donnés en spectacle, il recommande : « La guerre-marche deviendra utile quand, juste après la guerre, on pense à investir le monde et ses réseaux, les capitaux, les médias les puissances, les finances, les économies, les démocraties et les scènes pour parler juste et aider mieux ». A Paris, François Hollande a tenté vainement d'interdire « la guerre-marche ». En l'Algérie,l'Etat d'urgence de facto continue de vider nos rues. Quant aux Algériens, ils n'ont toujours ni « canapé manif », ni monde à investir. Enfin, presque tous les Algériens. S. A, 23 juillet 2014 * facebook * twitter * google+ Nombre de lectures: 968 Views