Il a été assassiné le 4 novembre 1995. L'INOUBLIABLE M'BAREK MAHIOU. Démocrate impénitent, M'barek Mahiou a payé de sa vie la signature du Contrat National, à Rome, le 13 janvier 1995. Cheville ouvrière du Font des Forces Socialistes, dont il fut Secrétaire général par intérim, il a été assassiné le 4 novembre de la même année, en pleine campagne pour des Présidentielles tenues après l'arrêt programmé de la grève du cartable en Kabylie. Un arrêt opportun pour le pouvoir et inopportun pour l'opposition. Zeroual fut élu. Certains « démocrates laïcs » convertis en oracles politiques du régime y voyaient la fin d'une crise ouverte depuis l'annulation des seules élections libres tenues en Algérie, depuis l'indépendance, en janvier 1992. Les massacres qui ont décimé des familles, des hameaux, des quartiers entiers, faisant plus de 200 000 morts et de 20 000 disparus, ont, malheureusement, montré que leurs discours servaient de couverture politique à une « sale guerre » menée contre le peuple, au nom du « tout sécuritaire » et de « la lutte contre le terrorisme ». M'barek Mahiou, aquant à lui, voyait les choses autrement. «La sortie de l'impasse, nous la voyons à travers un compromis démocratique qui exige que les forces politiques tant dans l'opposition qu'au sein du pouvoir se rassemblent autour d'un Contrat national pour la démocratie », préconisait-il. Seulement, les Janviéristes et leurs subordonnés ne l'entendaient pas de cette oreille. Pour eux, la paix ne pouvait sortir des cimetières. Aux intégristes religieux, aux fondamentalistes laïcistes et, surtout, aux marionnettistes de l'ombre qui profitaient à souhait de leur antagonisme fabriqué dans leur laboratoires, M'barek Mahiou disait : «Ce n'est pas parce que quelqu'un a des idées fondées sur la religion qu'il est terroriste, et ce n'est pas parce qu'on prétend être moderniste ou démocrate qu'on n'est pas terroriste.» Le message fut reçu. Et la réponse, celle des marionnettistes, ne tarda pas à venir sous les traits de l'assassinat politique. Aujourd'hui, les relais politiques du « tout sécuritaire » d'hier se font les chantres d'une transition démocratique dont ils donnent l'impression d'avoir découvert les vertus. A ces démocrates du service après-vente du politicide, une question se pose et s'impose : peut-on engager une transition démocratique sans que la vérité et la justice ne soient établies autour des massacres de « la sale guerre » qui ont endeuillé le peuple algérien? M'barek, pour sa part, savait à qui profitait l'assassinat du politique dans notre pays. Et c'est pour cela qu'il a été tué. D'ailleurs, son assassinat rappelle celui de Me Ali Mécili, membre fondateur et ancien cadre du FFS. Les deux sonnaient comme un avertissement à tous les démocrates qui œuvraient à la réhabilitation de la primauté du politique sur le militaire. Ak-yeṛḥem Ṛebbi a M'barek…