Devant la baisse significative autant que brusque des prix des hydrocarbures, tout le monde est dans l'expectative : Cette évolution va-t-elle durer ? Il semble bien qu'elle est inscrite dans le temps long selon les experts qui n'ont eu de cesse d'alerter le pouvoir, en pure perte... et la tendance va en s'accélérant. Qu'on pense ce même pouvoir? Pour l' instant l'optimisme est de rigueur, le ton rassérénant. Avec un matelas de réserves en devises, on est parés selon eux, sauf que les dites réserves fondent à vue d'œil au rythme des importations et du gaspillage en guise de culture économique, cela continue de plus belle. En dehors de certains qui ont poussé un ouf de soulagement devant une crise « anticipatrice » du choc de l'assèchement total des gisements pétroliers. Le reste de la population se divise grosso modo en trois tranches : _ Celle du petit peuple qui vit chichement et a fait son deuil depuis longtemps de l'Etat Providence et des retombées de la rente pétrolière dont il a appris à se passer ! _ L'autre frange est celle de la classe moyenne, des corps constitués et affiliés, généralement non productifs, qui ratissent large les produits de consommation et prend d'assaut régulièrement les foires de l automobile. Inconsciente, vivant en orbite extraterrestre. C'est elle qui a servi de base au calcul du fameux indice du bonheur qui place l'Algérie à un rang surréaliste. Si le bonheur consiste à posséder plus de voitures que les pièces de son logement familial, c'est un bonheur imbécile ! Les véritables critères objectifs : L'anti-gaspillage, la préservation de l'environnement, le civisme, l'hygiène des rues de nos villes sont ignorées. Pourtant ce sont des œuvres de foi inhérentes à l'Islam. _ Le dessus du panier, celui qui pense et calcule en euros, lui, a encore des beaux jours devant lui. Pour preuve, deux exemples récents parmi tant d'autres : _ Lu dans LQA : importation d'oignons d Espagne sans nécessité aucune .Les agriculteurs Algériens s'arrachent les cheveux. _ L'importation (décidemment maladie nationale) intempestive d'une quantité énorme de gasoil étranger (de moindre qualité que le nôtre) obligeant l'usine de Skikda à stopper ses lignes de production pour cause de sursaturation de stockage de sa propre production. Le ton est donc rassurant coté pouvoir, faussement et dangereusement rassurant si l'on jette un coup d'œil rétrospectif. Va-t- on vers un remake de 88 ? Des étals regorgeant de bananes, ananas etc.. Laissant place au bout de quelques mois à des charretées de ...piments d'un bout à l'autre des marchés! Comment ces dirigeants vont-ils s'y prendre pour opérer un réajustement en douceur sans trop de casse avec une cagnotte qui se réduit en peau de chagrin, alors qu'ils n'ont pas su conduire une véritable politique de développement intelligente au temps de l'aisance financière ? Sur ce plan, l'échec est complet, sur toute la ligne, à commencer par l'assassinat, il n'y a pas d'autre mot, du système éducatif entier, le seul à même de sortir à terme le pays de l'ornière dans laquelle il végète. Par quelque bout que l'on prenne le désastre national, on s'aperçoit qu'on tient une branche pourrie, qui s'effrite au moindre toucher. Il serait intéressant toutefois de voir, au moment du réveil brutal, qui va servir de variable d'ajustement, c'est-à-dire qui va recevoir en premier un gros coup de bâton sur la tête : Très probablement la classe moyenne citée ci-dessus. Elle a su soutirer des avantages jusqu' à présent soit par l'émeute soit pour services rendus, mais toujours en ordre dispersée, en corporatismes cloisonnés. De toutes les façons, le système va se retrouver coincé à un moment donné. Au temps des vaches grasses, il a jeté l'argent par les fenêtres pour acheter la paix sociale, s'assurer des soutiens politico-maffieux et le parrainage des Occidentaux. Qu'en sera-t-il au cas où les choses tourneraient vraiment au vinaigre ? : Il semble qu'il s'est préparé à deux alternatives : _ L'autorisation récente d'exporter leurs « avoirs » est peut être le signe d'un départ préparé. _ d'autre part, la tendance, très nette à réintroduire largement la France dans le pays à n' importe quel prix induit une autre interprétation : Confier la belle Algérie en d'autres mains et garder le gourdin en main pour le petit peuple, en bons proxénètes.