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ALI MECILI : PRESERVER NOS MEMOIRES POUR NOUS RENOUVELER.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 08 - 04 - 2016

C'est dans le combat permanent contre le mensonge, les « ignorances institutionnalisées », l'aliénation des consciences, la subordination de l'intelligence à la haine, la soumission de l'être collectif aux peurs et au diktat du nihilisme que la mémoire se libère de l'oubli, apprivoise le temps et rend au langage humain le récit historique des peuples qui se battent pour leurs libertés.
En cette 29ème année, Maître Ali Mécili nous donne rendez-vous pour commémorer son ignoble assassinat commis par un chargé de mission à la solde des services secrets algériens, le jour fatidique du 07 avril 1987 à Paris. L'enseignement de cette commémoration prend la dimension de la situation actuelle que vit notre pays. Mais au-delà de l'Algérie, c'est l'espace nord-africain, le bassin méditerranéen et le monde, sous l'impulsion sauvage d'un système ultralibérale consacrant la mondialisation des circuits informels de la mise aux enchères de la souveraineté des Etats au profit d'un conglomérat de multinationales qui est concerné. Des multinationales qui travaillent pour l'instauration d'un Ordre mondial doté d'une gouvernance sans Etat, sans état d'âme.
Face à cette inquiétude, l'espoir de la mise en place de solidarités citoyennes nationales, régionales et internationales est permis. Il l'est d'autant que les mouvements révolutionnaires que les puissants de ce monde tentent de rendre invisibles et illisibles, par l'entremise de jeux d'intérêts économiques et géopolitiques, de bipolarisations accompagnées d'une militarisation servant une remise en question géostratégique à des fins de destruction de la mémoire des peuples, des pays anciennement colonisés et de leurs souverainetés, suit toujours son cours.
A ce mouvement révolutionnaire, s'ajoutent les différents mouvements citoyens qui se multiplient à travers le monde.
C'est dans ce contexte que l'insurrection des consciences est entrain de prendre de l'ampleur. Une insurrection à même d'opposer la raison citoyenne de solidarité à toutes les raisons sécuritaires d'Etats.
Rendu irréversible, ce mouvement de métamorphose permettra de construire une citoyenneté garante de l'émancipation de l'humanité.
Pour nous toutes et tous, le rendez-vous de notre histoire avec notre mémoire de cette année est particulièrement important.
Il l'est dans la mesure où, cette fois-ci, notre Président Hocine Aït-Ahmed a rejoint Maître Ali Mécili à l'Eden de nos cœurs, de nos esprits et de nos mémoires.
Cette fois-ci, nous les retrouvons réunis. Ensemble, ils nous rappellent que l'illusion de notre « absence » de tous les mouvements libérateurs en cours n'est qu'une fabrication destinée à annihiler tout effort de refondation démocratique d'un système politique obsolète.
Cher Ali, cher Hocine,
Vous nous avez appris que la politique est un combat de construction perpétuel du militant en chacun de nous. Ce combat, nous continuons à le mener en transcendant nos limites et en mettons nos cœurs et nos esprits au service de notre peuple.
Aujourd'hui, nous nous battons pour ouvrir des espaces permettant la libération de la parole. Car, en face, le régime du crime et de l'argent sale œuvre à réduire le combat politique à l'allégeance, à la caricature du carriérisme et d'une opposition organique aux ordres du Prince.
Fidèle à sa nature destructrice, il multiplie les procédés manipulateurs et destructeurs de notre algérianité en favorisant l'anachronisme du retour aux identités segmentaires.
Cher Ali, cher Hocine,
Vous nous avez enseigné à nous libérer de nos égoïsmes et du poids des esprits « partisans » pour nous renouveler au quotidien des préoccupations d'un peuple –le nôtre- qui, loin d'avoir dit son dernier mot, continue à se battre comme il le doit. En effet, ses enfants se battent avec la force des convictions que vous -et ceux qui, comme vous, ont mis leurs vies au service de leur pays- avez enracinées en eux.
Des syndicats et des associations autonomes, des enseignants déterminés, des militants politiques, des militants des Droits de la personne humaine, des journalistes et de jeunes chômeurs continuent de donner des leçons magistrales de combat citoyen aux détenteurs du pouvoir qui n'hésitent pas à brader la souveraineté nationale sur le marché d'une néo-colonisation décomplexée dont ils sont les supplétifs et aux opposants de luxe qui prennent notre peuple pour une conglomération de tribus.
Pour casser ces mouvements de contestation pacifique, le pouvoir criminel et mafieux multiplie les interdits et les techniques de répression qui ont fait sa triste célébrité.
Aux interdits du pouvoir, nous avons une capacité incommensurable d'opposer une solidarité citoyenne agissante et désintéressée.
Cher Ali, cher Hocine,
Vous nous avez appris que rien ne peut se faire sans la préservation des mémoires des non-lieux de mémoire et la réhabilitation de la légitimité populaire.
Aujourd'hui, nous assistons à une multiplication malsaine de collisions de nos mémoires collectives, faisant le menu de kermesses politiques participant de la folklorisation du politique afin d'empêcher toute dissidence citoyenne pacifique de voir le jour et de remettre en question les fondements illégitimes du régime militaro-mafio-ploutocratique.
Cependant, des initiatives citoyennes d'éducation de nos enfants, de préservation de l'environnement, de réappropriation des espaces publics et de prise en charge des plus démunis nous ramènent à nos valeurs ancestrales qu'elles mettent au diapason de notre époque et l'inscrivent au registre de l'universalité.
Cher Ali, cher Hocine,
Vous nous avez enseigné que rien ne peut justifier l'atteinte à la dignité humaine et à la vie. Aussi, vous nous avez appris à nous battre pour préserver le droit de toutes et de tous à la libre expression, sans distinction aucune d'appartenance ethnique, politique ou religieuse.
Au nom de ce droit, nous condamnons tous les assassinats politiques, les assassinats de tous les militants, quels que soient leur obédience, les atteintes à toutes les libertés et les tentatives d'imposer la loi du silence à la vérité et celle de l'impunité à la justice.
Forts de toutes les valeurs que vous nous avez inculquées, nous continuerons à nous battre pour la réalisation de votre idéal démocratique qui est le nôtre.
Nous vivons une époque pleine de dangers pour notre pays, ceux de l'Afrique du nord et ceux de l'ensemble de l'espace de la rive sud de la Méditerranée que vos sacrifices et ceux de vos compagnons d'armes ont permis de libérer du joug colonial. Seulement, les espoirs qu'elle contient également sont à la mesure de ces dangers.
L'islamisation du nihilisme, la djihadisation du radicalisme populiste, l'exacerbation des tensions entre les différentes composantes de nos identités, allant jusqu'à les opposer les unes aux autres, ne pourront remettre en cause notre détermination à réunir les conditions d'une dynamique citoyenne nous permettant de nous renouveler dans nos mémoires collectives, dans nos imaginaires sociaux, dans la conscience et le langage humains.
Ali, nous te faisons le serment de continuer à soutenir ta famille dans son combat pour que vérité soit faite sur ton assassinat et que justice te soit rendue.
Hocine, nous te faisons le serment de toujours chercher le compromis, sans céder à la compromission.
Ali, nous te faisons le serment de préserver ta mémoire de toute tentative de lui imposer un non-lieu de mémoire
Hocine, nous te faisons le serment de continuer le combat de la réhabilitation de la légitimité populaire.
Ali, nous te faisons le serment de rester fidèles à tes convictions de démocrate impénitent.
Hocine, nous te faisons le serment de ne jamais céder aux chants des sirènes de la mangeoire.
Ali, nous te faisons le serment de continuer à répandre l'espoir démocratique que tu as semé.
Hocine, nous te faisons le serment d'œuvrer pour une mobilisation massive de nos richesses populaires, afin de rendre incontournable l'élection d'une Assemblée Nationale Constituante rendant les institutions de l'Etat aux citoyens.
Ali, nous te faisons le serment de continuer le combat de la vérité et de la justice sur tous les assassinats politiques, les meurtres commis au nom du « terrorisme résiduel », les victimes de toutes les stratégies du chaos local appliqué, le massacre des 200 000 morts, les 20 000 disparus et les crimes commis contre le passé, présent et l'avenir de notre pays.
C'est au prix de tous ces efforts que nous saurons « retrouver confiance en nous et entre nous », retisser tous les liens sociaux et prendre en charge les contentieux de notre histoire commune ainsi que les non-dits et l'Impensé qui continuent de peser de tous leurs poids sur nos esprits pour, enfin, engager le processus de construction d'une Confédération Nord-Africaine des Peuples.
Paris, le 09 avril 2016.
Les signataires :
Ahmed Benani, Ali Aït Djoudi, Nacer Tabèche, Tahar Si Serir, Essaid Aknine, Hacène Loucif.


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