La célébration du 29eme anniversaire de l'assassinat de l'opposant algérien Ali Mécili coïncide, cette année, avec la disparition de son plus proche ami, le charismatique chef historique Hocine Ait Ahmed. Malgré leurs efforts incommensurables pour édifier une Algérie libre et démocratique, force est de reconnaître que le chemin est encore long pour la concrétisation de cet idéal. En tout cas, comme le montrent les blocages tous azimuts de l'affaire Ali Mécili, les ingrédients –et c'est le moins que l'on puisse dire –ne sont pas encore réunis pour que le discours mensonger cède la place à la vérité. En effet, bien que les preuves de l'implication des services secrets algériens, dans l'assassinat de l'irréductible opposant du FFS, soient irréfutables, il n'en demeure pas moins que tout est fait, en Algérie comme en France, pour que la lumière ne jaillisse pas. En dépit de l'investissement complet de Hocine Ait Ahmed dans son vivant, la raison d'Etat a conduit à l'étouffement de l'affaire. « Aujourd'hui, nous sommes à nouveau orphelins », regrette la veuve d'Ali Mécili, la courageuse Annie, après la disparition du dernier chef historique en décembre dernier. Cela étant dit, bien que les deux piliers du FFS ne soient plus de ce monde, les militants et les citoyens qui partagent leur combat ne doivent pas renoncer à deux choses principales : la poursuite de leur combat pour une Algérie telle que rêvée par les novembristes et la revendication sans relâche pour que la vérité sur la mort d'Ali Mécili soit connue de tous. C'est d'ailleurs le but du rassemblement auquel appelle Annie Mécili pour le 9 avril 2016, à 14 heures 30, au cimetière Père Lachaise. Enfin, cette année, il se peut hélas que les partisans de Ferhat Mehenni s'invitent au rassemblement pour souiller la mémoire des deux grands opposants algériens, Ali Mécili et Hocine Ait Ahmed. Mangeant à tous les râteliers, ils vont faire de ces deux symboles un moyen de tromper les citoyens qui croiraient à leur fausse fraternité. Qu'ils sachent que d'où nos deux valeurs-chefs se trouvent, ils désapprouveront leur récupération malsaine. Car, la scission du pays représenterait, pour eux, une seconde mort. Aït Benali Boubekeur