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LES LUTTES DES CLANS VUS PAR LA PRESSE ALGERIENNE
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 10 - 2008

Rétrospective d'un article publié par Tahia Bladi le dimanche 21 mai 2006
L'édito du journal LIBERTE, ci dessous, nous montre bien combien le monde de la presse est versatile, instrumenté dans les luttes claniques, ne craignant ni le ridicule ni l'infâmie, et jusqu'où il ne craint pas de nous faire faire prendre des vessies pour de lanternes. Pauvres de nous qui devons tout ingurgiter sans rien dire.
Ainsi donc, Ouyahia, la créature des Services, l'homme sans foi ni loi, l'éxécuteur des basses besognes, le nervis indigne et zélé qui n'a pas hésité à réaliser la plus grande fraude électorale de l'Histoire de l'Algérie indépendante, en 1997, où il a sorti du chapeau un RND composé d'un ramassis de crapules et d'opportunistes triés sur le volet, et qui en a fait la majorité « élue » dans toutes les Institutions représentatives, qui a emprisonné des dizaines de cadres intègres qui gênaient ses maîtres, qui a de tout temps menti aux Algériens, qui a soutenu mordicus que les services de sécurité n'ont ni enlevé, ni séquestré, ni torturé, ni exécuté des civils, qui a menti effrontément sur le nombre des victimes dont il a affirmé officiellement qu'elles ne dépassaient pas les 35000 quelques jours seulement avant d'être démenti par le chef de l'Etat qui a estimé leur nombre à plus de 200.000 morts, qui a mis en place un dispositif législatif astucieux pour permettre aux généraux de continuer à piller la nation en toute « légalité », cet individu là, devient sous la plume des journalistes « indépendants » le chef du gouvernement qui ne cesse de prendre le poids d'un présidentiable ». LE MAÎTRE MOT.Il devient le chef du gouvernement qui a réalisé un bilan de 5% de croissance (sic et sic)…et dont on se déleste néanmoins, gémit l'éditorialiste. Proprement hilarant pour ceux qui connaissent la vraie situation du pays et l'immense détresse du peuple Algérien qui vit le cauchemar au quotidien. Plus loin, vous remarquerez que l'édito nous suggère, sans le dire et mine de rien, que les clans et les distributeurs de butin veulent se débarasser de Ouyahia pour pouvoir piller en toute quiétude les milliards de dollars de la recette des hydrocarbures. En somme, Ouyahia érigé en gardien de l'argent du peuple. On aura tout vu, tout entendu….
En attendant qu'on nous enfonce le pieu et que nous soyons appelé à élire, dans l'allégresse, ce grand homme, ce génie intègre, ce saint visionnaire, à la seule haute charge qui puisse lui convenir: celle de PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE.
D.BENCHENOUF
LIBERTE
Dimanche 21 Mai 2006
Timing
Si Ouyahia part, c'est l'ère des incertitudes. Comment expliquer qu'avec un bilan à 5% de croissance, on se “déleste” d'un Chef du gouvernement qui ne cesse de prendre le poids d'un présidentiable.
Le gouvernement va tomber. Dans l'esprit d'observateurs de la scène politique, il devient évident que Ahmed Ouyahia est un homme seul, aux apparences affaiblies par une poussée considérable d'un FLN qui clame une autonomie de décision. Dans cette confusion, Ouyahia se tait. On le donne démissionnaire. Possible. Le Chef du gouvernement, toujours respectueux de la hiérarchie, pourrait faire son deuil de la confiance que n'a cessé de lui réitérer le président Bouteflika, souvent publiquement, pour prendre le large. L'homme est discipliné. Plus que les autres ténors de l'alliance présidentielle qui vole en mille éclats après les sentences de ses alliés de conjoncture. Amis politiques de contre-nature. Si Ouyahia part, c'est l'ère des incertitudes. Comment expliquer qu'avec un bilan à 5% de croissance, on se “déleste” d'un Chef du gouvernement qui ne cesse de prendre le poids d'un présidentiable. Jeu de billard. Belkhadem et le FLN cherchent la bande pour envoyer un Ouyahia, accusé de tricherie anticipée pour les législatives de 2007, au fond du trou de l'oubli. Un concurrent de moins à affronter. Reste à savoir s'ils agissent pour leur compte ou celui du Président. Jeu de poker. Bouteflika a la main, et il la garde. Il n'abat jamais les cartes sous la pression même si les joueurs menacent de quitter la table. Le tout observé par les croupiers d'une Algérie qui engrange des milliards de dollars de recettes et qui verraient mal un Chef du gouvernement étiqueté “pragmatique”, faire les frais d'une cuisine algérienne, toujours trop grasse aux yeux des partenaires. Jeu de quilles. À travers Ouyahia, c'est toute l'alliance présidentielle qui voltige sans avoir de substitut au socle politique d'un second mandat bien compliqué. Bouteflika a déjà tranché : le peuple. Mais dans cette équation à plusieurs variables, le peuple est absent, et ce n'est qu'un sérail bouillonnant de probabilités qui s'offre aux Algériens.Il se peut aussi que le jeu accouche d'une donne technocrate avec la venue d'un apolitique à la tête d'un gouvernement dont la coalition serait absente dans ce cas. Car à trop tenter le diable…Est-ce pour autant une crise ? Comme tous les orages, le dernier en date arrive à contre-saison. Dans l'illusion de ces jeux d'ombre et de lumière, tous les protagonistes manquent cruellement de temps. Tous sont pressés, mais veulent donner l'impression qu'ils désirent aller lentement. Sauf Bouteflika. Il a l'horloge.
M. B.
Publié par TAHIA BLADI


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