C'est une véritable insurrection citoyenne et pacifique qui « digage » tout ce qui représente le système des mangeurs de pays, de la Casbah à Tlemcen. Une démarche politique et spontanée qui devrait accélérer les premières ébauches de transition car elle rend impossible de prétendre gouverner dans des circonstances aussi exceptionnelles. A condition cependant que la direction de l'armée ait le temps d'y réfléchir, fort occupée semble-t-il et de manière très inquiétante à déjouer des complots – en public et dans l'ombre-. Il est irresponsable à ce propos de déclarer que: « cela ne nous regarde pas »; « »Qu'ils se bouffent entre eux » Cela me regarde. L'armée n'est pas une propriété privée, nous avons le devoir d'exiger d'être informés de ce qui se trame, sinon nous continuerons à compter nos morts en nous demandant: A qui nous plaindre? A qui nous en prendre? A condition également que le Mouvement de février se dote d'une représentativité, de représentants dignes de parler en son nom, et de structures pour faire – de bas en haut- des propositions courageuses et réalisables à la hauteur de ce moment d'histoire. Pendant que les marches maintiendraient la pression pour faire aboutir la volonté populaire. Il ne s'agit pas de trouver des chefs, mais des porte-parole. Il ne s'agit pas de faire des « feuilles de route », et de coopter « des fondés de pouvoir »: l'Algérie n'est pas une entreprise privée en faillite. L'Algérie est le plus grand pays d'Afrique, avec des guerres à ses frontières; habité et aimé par un peuple prêt à assumer sa citoyenneté et ses responsabilités, il le prouve tous les jours, tous les vendredis et depuis des années. L'Algérie a besoin d'un Projet politique national, de refondation, avec pour mission de démanteler un système politique tyrannique- né après la guerre d'indépendance (gagnée)- pour le remplacer par un Système politique démocratique (à gagner) qui garantirait toutes les LIBERTES à ses citoyens, des droits et des devoirs, des pouvoirs et des contre pouvoirs, et des chances égales pour tous, hommes et femmes; c'est ainsi que personnellement je traduis politiquement le célèbre itnahaw gaa. Un tel projet ne peut se faire sans représentant et sans négociation avec le véritable pouvoir en Algérie cad « l'armée »; à elle aussi de trouver ses représentants : l'expérience de l'Afrique du Sud est à ce propos très inspirante comme la figure de Nelson Mandela. Maintenant vous pouvez tirer, je serai sans arme.