Le discours prononcé par le chef d'état-major de l'armée et ses propos martiaux interdisant d'arborer tout drapeau autre que l'emblème national ont fait réagir les Tamanrassetis en ce 18e vendredi de révolution antisystème. De nombreux manifestants ont ainsi investi les rues de la capitale de l'Ahaggar pour répondre à ces nouvelles provocations qui affichent les véritables intentions des larbins du régime et leur acharnement au pouvoir, quitte à jouer la carte de la scission et de la division populaire. Encore une fois, la rue a rendu son verdict en faveur de "Son Excellence le peuple" qui manifeste pacifiquement depuis 4 mois pour une transition démocratique et une Algérie nouvelle. Les participants à la marche, qui s'est ébranlée de la cité Tahaggart jusqu'au siège de la wilaya, ont choisi la meilleure repartie pour contrecarrer les fauteurs de troubles et les propagandistes à la solde du système abhorré qui tentent à chaque fois de recycler les vieilles méthodes obéissant à la logique romaine : "Diviser pour régner." À côté des drapeaux algériens, omniprésents dans cette énième mobilisation populaire, les drapeaux berbères étaient également visibles malgré les avertissements du vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah. Cependant, les policiers ont, sans surprise, répondu par la répression en confisquant tous les drapeaux amazighs et en interpellant les personnes et militants qui les brandissaient. Certains manifestants ont été arrêtés à la sortie de leur domicile avant même d'arriver aux endroits habituels des rassemblements, à savoir le carrefour de l'APC et la place Ilamen. Désavoué sur la Toile, Gaïd Salah a eu droit à son lot de critiques et à une forte charge de contestations, qui s'apparente à des "intimidations" pour son immixtion dans les affaires politiques du pays.