LOGS17/08/2019 14h:55 CET | Actualisé 17/08/2019 14h:55 CET La révolution pacifique a passé le cap du troisième vendredi du mois d'août avec une affluence inattendue, à Alger et dans les autres villes du pays. De quoi se poser la question sur le secret de cette augmentation soudaine du nombre de manifestants alors que la période des vacances et les grandeurs chaleurs auraient dû induire une diminution des participants aux marches du vendredi. Ceux qui ont renoncé aux vacances ou bien ont rejoint les manifestants dans les villes où ils sont en villégiature sont les exemples de ces Algériens profondément attachés à l'opportunité historique offerte par cette révolution pacifique pour jeter les bases d'une nouvelle Algérie. Ceux-là disent aujourd'hui qu'ils sont persistants et qu'assurer la permanence de la révolution pacifique est devenu vital. Cela est en soi un indicateur suffisant d'une situation sans précédent en matière d'engagement politique et d'intérêt pour la chose publique. Ceux-là ont fait échouer le pari du pouvoir sur le temps et l'érosion de la révolution. Les messages du vendredi 26 étaient limpides, ils confirment que la roue qui s'est ébranlée le 22 février ne s'arrêtera pas tant que les Algériens n'auront pas atteint leur objectif. Ceux qui s'empressent d'organiser des conférences et veulent hâter à tout prix la tenue des élections, doivent prendre garde au fait que l'option du passage en force n'est plus possible. Ils trouveront la rue face à eux pour déjouer toutes les manœuvres politiques. Avec une telle mobilisation populaire, il sera difficile au pouvoir d'imposer son plan. Les échos de la rue qui parviennent à Karim Younes et son instance sont censés leur donner une image beaucoup plus claire que ce que leur susurrent ceux qui s'aventurent à parler au nom du peuple ou des manifestants. Ces échos de la rue sont plus honnêtes que ce que rapportent des médias que les manifestants décrivent désormais comme les ennemis des revendications du peuple et de sa révolution pacifique. Ceux qui sortent régulièrement tous les vendredis vont continuer à emprunter un chemin parallèle à celui tracé par le pouvoir, ils se concentrent sur l'objectif de la mise en place d'un nouveau régime. A l'opposé, le pouvoir s'isole lui-même en choisissant ses interlocuteurs parmi les réseaux du régime et ses clientèles qu'il a consommé durant toutes les dernières décennies. Chaque vendredi le fossé s'élargit entre les deux trajectoires pour ne laisser place qu'à l'option de changement de régime. Telle est la victoire à venir de la révolution pacifique.