Abdallah CHEBBAH Sept. 2019 La situation politique actuelle en Algérie nécessite une analyse sérieuse, profonde et sereine des évènements qui s'y déroulent. Nous assistons de semaine en semaine et sans relâche, à des manifestations populaires dans toutes les villes d'Algérie. Ces dernières refusent catégoriquement un agenda imposé par une et une seule personne qui n'est tout autre que le chef suprême des armées. Celui-ci s'octroie des droits civils que la constitution, bafouée et obsolète, ne lui permet pas. Ses discours prononcés à partir de différentes casernes du pays s'adressent indirectement au peuple d'une façon crescendo avec menaces et décisions arbitraires et irréfléchies. La personne en question, le général major Gaid Salah est dans une situation de désarroi et de panique. Sa logique est militaire. Il doit gagner la guerre qu'il veut mener contre 42 millions d'Algériens. Il ne tient absolument pas de l'avis du peuple qui compose ce pays ni de de ses soldats auxquels ils vient d'interdire de s'immiscer dans la politique. Par contre il obéit à son instinct de survie et de celui de ses proches qui ont, probablement, beaucoup de choses à se reprocher. Outre cela, nos partenaires économiques étrangers qui lui procurent et lui assurent protection et facilité dans ses décisions, veillent à ce qu'ils leur assure à son tour leurs intérêts et les promesses faites au détriment de tout le peuple quitte à mettre le pays à feu et à sang. Le 18 septembre, à l'ouest du pays, à Oued-Rhiou, des policiers ont tiré, sans somation, sur quatre jeunes, tuant deux et blessant grièvement les deux autres. Le général vient de décréter la capitale Alger en état de siège. Il va interdire à tous les Algériens de s'y rendre les vendredis pour manifester. Ils emprisonnent des citoyens sans raison fondée chaque vendredi pour soulever une colère générale et décréter ainsi un état de siège de tout le pays. Ces décisions incohérentes prises aléatoirement montre des signes d'une personne atteinte de psychopathie et de schysophrénie extrêmes. Si, comme le prétendent certains, naïfs ou vendus, les intentions du général sont fondées, pourquoi ne s'adressent-ils pas au peuple directement puisque rien ne subsiste à ses décisions? Faut-il lui rappeler, tous les vendredis et les mardis, que le peuple veut une gouvernance civile et non militaire? Pourquoi n'est-il pas franc et clair devant ce peuple? Pourquoi s'obstine-t-il à organiser des élections présidentielles précipitées sans apaisement et orientations explicatives de sa stratégie? Autant de questions qui laissent toute la société en émois et dubitative. Le peuple n'ira pas à des élections aventureuses s'il ce monsieur n'offre pas des assurances sincères. Tout le monde est d'accord pour des élections présidentielles mais pas à l'aveuglette ni suivant ses conditions. Pourrait-il revenir à de meilleurs sentiments plus raisonnable et plus sages pour atténuer sa colère? Pourquoi s'obstine-t-il à imposer son unique façon de régler cette situation qui concerne tout l'avenir de notre pays? Cette façon de gérer la situation politique du pays dans une logique militaire ne présage aucune voie de sortie ni d'apaisement. Ces petits généraux formés par allégeance et par trahison dont le niveau ne dépasse pas celui d'une table de cuisine doivent se retirer et laissé place à des politiciens réels civils compétents et honnêtes qui ont de l'expertise dans la gouvernance d'un pays. La maturité du peuple est au-delà de leur enfantillage. Ça suffit. C'est devenu ridicule, grotesque, honteux, éructant et répugnant. Rien d'intelligent ni de caricatural ne vient réconforter le citoyen et apaiser ses craintes.