El Watan 14 octobre 2009 Rien ne va plus dans le secteur de l'éducation. Les prémices d'une année mouvementée étaient visibles dès la rentrée scolaire. Une rentrée qui ne s'est pas déroulée comme le département de Benbouzid l'aurait souhaité, c'est-à-dire dans le calme et la sérénité. Elle est agitée et mouvementée du fait des grèves répétées et des rassemblements observés par les enseignants affiliés aux différents syndicats pour contester les nouvelles mesures introduites par le premier responsable du secteur. Le jour même de la rentrée scolaire, les adjoints de l'éducation ont paralysé l'ensemble des établissements à travers le territoire national. Par la suite, des organisations syndicales leur ont emboîté le pas. Cette semaine, c'était au tour des élèves du secondaire d'investir la rue. En file indienne, les lycéens des quartiers de Kouba et de Bouzaréah dans la capitale ont tenté vainement de rejoindre le siège du ministère de tutelle pour exposer leurs préoccupations. La veille, c'était au tour des élèves d'Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, d'organiser des marches et des sit-in devant la direction de l'éducation. Depuis jeudi dernier, les élèves du lycée Ben Badis de Constantine occupent la rue. Cette contestation, qui prend la forme d'un boycott des cours, risque de perdurer dans le temps si les pouvoirs publics continuent à se confiner dans un mutisme incompréhensible. La colère des lycéens n'est pas une affaire d'un jour ou deux mais, selon certains observateurs, elle va se généraliser pour contaminer l'ensemble des régions du pays. Une seule phrase revient sur les lèvres des lycéens : ils ne veulent plus servir de cobayes et n'envisagent pas de lâcher du lest tant que le ministère de l'Education nationale n'apporte pas les solutions à leurs exigences en somme toutes légitimes. Les enseignants qui partagent la vision de leurs élèves sont persuadés que la protesta risque de prendre des proportions alarmantes si la tutelle persiste dans sa logique du mépris et de l'indifférence. A l'origine de la colère des lycéens, un emploi du temps surchargé de 8 heures par jour, soit de 8h à 12h et de 13h à 17h. Les élèves de troisième année secondaire ne comprennent pas également pourquoi la direction de l'éducation a programmé la majorité des cours à fort coefficient (6 et 7) les après-midi. Ce qui, selon eux, constitue une aberration. D'aucuns estiment que ce mouvement de contestation n'est ni une manipulation des syndicats ni des enseignants, mais il était prévisible du fait d'une gestion catastrophique du volet pédagogique. « La surcharge des programmes et celles des emplois du temps ont été décriées depuis la rentrée scolaire. Nous avons alerté et attiré l'attention du ministre à deux reprises sur ces problèmes et notamment sur la colère des élèves qui sont soutenus par leurs parents mais rien n'a été fait », a fulminé un syndicaliste.