La rentrée scolaire 2009-2010 ne s'est pas déroulée totalement dans le calme comme l'aurait souhaité Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale. Elle était mouvementée du fait des actions de boycott et de grève auxquelles ont appelé les syndicats du secteur. Hier, les responsables de la Coordination nationale des adjoints de l'éducation ont affiché leur entière satisfaction quant au taux de suivi de leur mouvement de protestation qui s'étale sur quatre jours. Une grève dictée par le mutisme de la tutelle qui tarde à prendre en charge leurs revendications. La contestation pour les adjoints de l'éducation demeure l'ultime recours pour faire pression sur les pouvoirs publics. « Nous avons commencé par une grève de quatre jours qui sera suivie par d'autres actions plus radicales. Nous sommes déterminés à paralyser les établissements scolaires tant que nos exigences socioprofessionnelles ne sont pas satisfaites », a soutenu Mourad Fartaki, secrétaire général de la Coordination des adjoints de l'éducation. La première journée d'hier a connu, selon les initiateurs de cette action, un taux de suivi dépassant les 70%, et ce, à l'échelle nationale alors qu'à Alger, le pourcentage était de l'ordre de 90%. « Aucun surveillant n'a assumé sa mission. Nous n'avons ni accueilli ni orienté les élèves, nous étions tout simplement en grève. Nous n'avons pas voulu décevoir les élèves, mais nous étions dans l'obligation d'agir de la sorte pour exprimer notre désarroi », a expliqué notre interlocuteur qui est persuadé que le taux de suivi de la grève sera plus important aujourd'hui. Les adjoints de l'éducation ont décidé, de l'avis de M. Fartaki, de ne plus geler leur débrayage mais de le reconduire mensuellement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. « Nous sommes un corps marginalisé et nous demandons au ministre la réouverture des négociations avec notre coordination pour débattre de nos propositions », soutient M. Fartaki. Les fonctionnaires de ce corps demandent l'amendement de l'article 18 du statut actuel qui oblige les adjoints de l'éducation à assurer les permanences durant les vacances scolaires, ils exigent aussi l'annulation de l'obligation de la formation pour les adjoints de l'éducation dont l'âge dépasse les 40 ans, ainsi que la classification à la catégorie 10. Par ailleurs, les enseignants affiliés au Conseil des lycées d'Algérie (CLA) ont boycotté la rentrée scolaire. Ce mouvement de protestation d'une journée a été largement suivi dans certaines régions de la capitale, plus particulièrement à Bab El Oued et Alger-Centre. A travers ce débrayage, le CLA veut attirer l'attention des pouvoirs publics sur la situation de précarité auquel est confronté l'enseignant. « Si le gouvernement ne prend pas en charge nos problèmes, cette année sera celle de la contestation », a fulminé un enseignant. Par ailleurs, et au moment où les responsables de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) animaient une conférence de presse pour exposer le rapport contenant les propositions relatives au régime indemnitaire ainsi que les actions futures, leurs collègues des bureaux de la wilaya de Tizi Ouzou et de Béjaïa ont paralysé l'ensemble des établissements scolaires situés dans ces wilayas et plus particulièrement à Tizi Ouzou. Depuis 2001, les travailleurs de l'éducation de ces régions vivent une situation chaotique à cause de la centralisation des traitements des salaires de ces fonctionnaires. « Malgré les engagements pris par plusieurs directeurs de l'éducation quant au règlement de nos arriérés de salaires, non seulement les anciennes situations demeurent pendantes à ce jour, mais d'autres viennent s'accumuler », soulignent les représentants des travailleurs, qui ont décidé d'intenter incessamment une action en justice contre la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour sa part, le bureau de l'UNPEF de Béjaïa dénonce et met en garde contre le retard accusé dans le paiement des salaires et primes semestrielles, le pourrissement de la situation des travailleurs de l'éducation (financière, administrative et gel des promotions...), la non-régularisation de la situation des contractuels et le retard ainsi que l'anarchie enregistrés dans les différents examens officiels en dépit de la réception du plan de gestion. S'agissant des propositions portant sur le régime indemnitaire, l'UNPEF les a déposées hier sur le bureau de M. Benbouzid. Ce syndicat a suggéré plusieurs indemnités notamment celles qui compensent les spécificités de l'enseignement, secteur qui concourt à créer la société du savoir, les sujétions spéciales du métier et la cherté de la vie, des indemnités communes modulables selon le degré des responsabilités avec des taux raisonnables de façon à préserver l'harmonie du salaire, l'UNPEF a aussi proposé des mesures sociales pour revaloriser le statut social de l'enseignant conformément à l'article 80 de la loi 08/04.