Majdoub Chani fait des révélations fracassantes sur la mainmise du lobby français sur le marché algérien et ses importantes entrées dans les rouages de l'Etat. C'est à Pékin qu'il apprend que Pierre Falcon, un trafiquant d'armes détenteur de trois nationalités, française, angolaise et brésilienne, est à la tête d'un puissant groupe de pression français qui détient la clé des affaires en Algérie, grâce à ses contacts avec les plus hauts responsables civils et militaires algériens. Natif d'Algérie au début des années 1950, Falcon a été condamné récemment, en France, pour avoir vendu, avec le consentement des services français, des armes à l'Angola, au moment le plus fort de la rébellion. Chani affirme que c'est Falcon qui a assumé le rôle d'intermédiaire pour faire obtenir à la chinoise Citic le marché de l'autoroute et l'introduire dans les affaires en Algérie, et ce, grâce à ses connaissances au sein du gouvernement algérien. Il avait même assisté en 2006 à l'ouverture des plis à Alger, lorsque la Citic a arraché le contrat. Fait surprenant, ses connaissances haut placées l'ont invité à assister à un conseil interministériel entre Abdellatif Benachenhou (ministre des Finances,) Mohamed Bedjaoui (ministre des Affaires étrangères), Chakib Khelil (ministre de l'Energie) et Amar Ghoul (ministre des Travaux publics) consacré à l'autoroute Est-Ouest et aux problèmes y afférents. Selon Chani, qui cite les confidences du PDG de la Citic, l'idée aurait été proposée par Bedjaoui. Ce dernier connaissait bien Falcon ; leurs relations se sont renforcées au temps où ils étaient tous deux membres de l'Unesco à Paris. Mieux, Chani affirme que Benachenhou avait même suggéré l'idée de payer les Chinois en pétrole. Mais finalement, Falcon n'a pas assisté à ce conseil du fait qu'à la dernière minute, Chakib Khelil s'y est opposé de peur de la réaction du Président si jamais il apprenait qu'un étranger avait pris part aux travaux d'un conseil interministériel.