Une vingtaine de chefs d'entreprises en charge des travaux de raccordement du gaz à travers plusieurs municipalités de la wilaya ont observe hier un rassemblement devant le siège de la direction générale de la Sonelgaz de Béjaïa pour exiger le paiement de leurs factures. Les responsables des entreprises en question réclament le règlement de leurs factures s'élevant à plus de 200 milliards de centimes pour des travaux effectués depuis plus de dix-huit mois à travers différentes localités de la wilaya. L'un des chefs d'entreprises présents à la manifestation n'a pas manqué de lancer un véritable cri de détresse sur la situation «inquiétante» des entreprises chargées de la réalisation des projets de raccordement du gaz qui «sont sur le point de dépôt de bilan pour cause de non-paiement de leurs factures», s'est-il plaint. «Voilà plus de 18 mois que les autorités de wilaya et la Sonelgaz promettent le règlement de nos factures mais, malheureusement, à ce jour, rien n'est fait. Des entreprises risquent même la faillite à cause de cette non-régularisation financière. Dans certaines localités, les travaux de raccordement sont achevés et les citoyens n'attendent que la mise en service pour permettre l'inscription de nouveaux programmes dans la wilaya», a déploré l'un des entrepreneurs protestataires. Il convient de signaler que ces travaux de raccordement du gaz dans la wilaya, entamés depuis plusieurs années, sont pratiquement tous à l'arrêt pour cause de non-paiement des factures des entreprises. L'arrêt des travaux a provoqué d'énormes désagréments pour les citoyens à travers les municipalités de la région qui se plaignent quotidiennement de l'état de délabrement des routes vers ces municipalités et à l'intérieur des villages causé par les travaux en question. Pour procéder à la réfection et à la remise en état des routes endommagées par les travaux, les entrepreneurs en charge des projets réclament au préalable l'assainissement de leurs situations financières par la Sonelgaz. Pour rappel, en visite de travail dans la wilaya de Béjaïa, le mois de janvier dernier, Nourredine Bedoui, le ministre de l'Intérieur, a accordé une enveloppe de 200 milliards de centimes pour, selon lui, procéder à la reprise des travaux de raccordement du gaz à l'arrêt. Une enveloppe financière, estime un entrepreneur, qui «ne suffira même pas à régler les factures impayées». La wilaya de Béjaïa demeure, faut-il le souligner, la dernière wilaya du pays avec moins de 50% de taux de pénétration au réseau de gaz naturel. A. Kersani