Jamais la wilaya de Bouira n'a connu une situation aussi complexe qu'actuellement. La grogne sociale qui a connu une période d'accalmie suite au mouvement des walis l'été dernier refait surface. C'est que les demandeurs de logements, surtout les plus méritants, sont vraiment las d'attendre. Surtout lorsque la gestion de ce dossier se fait dans une certaine opacité pour ne pas dire un flou total. En effet, depuis la venue de l'actuel wali, Limani Mustapha, à la tête de la wilaya de Bouira, en juillet dernier, plusieurs décisions ont été prises par ses soins mais pas toujours au bénéfice du citoyen. L'on se souvient, en effet, que moins de deux semaines avant le départ de l'ex-wali Mouloud Chérifi, des centaines de demandeurs de logements tant à Bouira qu'à M'chédallah, Sour-el-Ghozlane, Haïzer, etc. étaient fixés sur la date-butoir de l'affichage des listes de bénéficiaires. Une date que le wali Mouloud Chérifi avait arrêtée au maximum au 19 juillet 2017. Or, début juillet, voilà que le gouvernement décide d'un mouvement des walis et la wilaya de Bouira, qui venait d'accueillir le wali Mouloud Chérifi moins de 9 mois plus tôt, a été malheureusement touchée par ce mouvement. Aussi, la venue du nouveau wali, Limani Mustapha, allait chambouler tout le programme et la fameuse date-butoir fixée au 19 juillet a été tout simplement annulée et les listes qui étaient pourtant fin prêtes pour l'affichage ont été bloquées avant d'être totalement remises en cause par le nouveau wali ainsi que les nouveaux chefs de daïra. Or, si dans un premier temps, cette remise en cause a été acceptée par les postulants surtout ceux qui étaient sûrs de figurer parmi les bénéficiaires en prenant leur mal en patience, force est de constater qu'au fil des mois, l'attente est devenue insupportable pour ces malheureux citoyens. Aussi, c'est tout naturellement qu'actuellement, une grogne sans précédent est signalée à Sour-el-Ghozlane où les centaines de postulants surtout ceux qui sont dans un besoin pressant organisent chaque jour des rassemblements devant le siège de la daïra pour exiger l'affichage immédiat de la liste des 750 logements sociaux achevés au niveau de leur commune depuis plus d'une année. D'après un des représentants de ces protestataires qui nous a contacté par téléphone, «les actions de ces derniers jours ne doivent pas être perçues comme un signe d'anarchie ou une quelconque tentative de trouble à l'ordre public mais plutôt comme un cri de détresse de centaines de pères de famille qui sont las d'attendre un logement décent». Du côté de M'chédallah, le même problème est vécu par des centaines de demandeurs de logements qui attendent depuis juillet dernier l'affichage de la liste des 500 logements sociaux. Dans cette commune, initialement, la liste devait être affichée le 19 juillet dernier avec 350 logements achevés et fin prêts pour l'attribution. Avec l'arrivée de l'actuel wali, et un nouveau chef de daïra, la liste a été remise en cause et le wali a même ordonné d'achever un autre projet de 150 logements sociaux pour afficher un total de 500 logements sociaux. Cependant, même si cette option est bénéfique puisque un large spectre de demandeurs de logements sociaux sera concerné, là aussi, l'attente est devenue difficile à supporter pour les premiers postulants qui étaient pratiquement sûrs d'avoir un logement dans la première liste. Enfin, du côté de Haïzer, l'ex-P/APC, Meziane Chabane, qui est actuellement élu RCD à l'APW de Bouira, nous a contactés pour nous faire part de certaines dérives. Selon lui, l'ex-chef de daïra avait éliminé plus de 500 dossiers de demandeurs de logements sur un total de 700, sans passer par la commission de daïra dans laquelle il siégeait à l'époque. Cette violation de la loi a été portée à la connaissance de l'ex-wali, Mouloud Chérifi, qui avait annulé la liste établie par l'ex-chef de daïra en lui demandant de réintégrer les 500 dossiers et de les réétudier avec tous les membres de la commission de daïra dans laquelle siégeait Meziane Chabane en sa qualité de P/APC, à l'époque. Or, avec la venue de l'actuel wali, Limani Mustapha, le nouveau chef de daïra aurait temporisé un temps avant de reprendre la même liste arrêtée par son prédécesseur, sur la base de 200 dossiers uniquement. Aussi, M. Meziane Chabane a tenu, si la liste venait à être affichée telle quelle, à se démarquer en tant qu'ex-P/APC en endossant toute la responsabilité à l'actuel chef de daïra au cas où des manifestations et autres dérives sont commises après l'affichage de la liste. Yazid Yahiaoui