Devant le grand nombre de jeunes tentés par le phénomène de l'émigration clandestine, suivant en cela ceux (rares) qui ont pu réussir cette aventure, mais ignorant ou semblant ignorer le nombre (important) de ceux qui ne sont jamais revenus d'une traversée à haut risque en mer, les mesures de lutte contre la harga ont été renforcées par la mise en service d'une annexe de l'unité régionale pour stopper ou du moins réduire cette propension à quitter le pays quel qu'en soit le prix. Cette unité de surveillance et de dissuasion a été inaugurée cette fin de semaine par le chef de la Sûreté de la wilaya de Annaba, le contrôleur de police Brahim Aggoun, au niveau de l'agglomération de Sidi-Salem, en présence du chef de l'unité régionale de lutte contre l'émigration clandestine, dont le siège est implanté à Souk-Ahras, et de cadres de la Sûreté nationale. Dotée de moyens humains et matériels pour des actions efficientes, la nouvelle structure est appelée à dissuader toute velléité de prendre la mer clandestinement en agissant en amont. Depuis une certaine soirée de l'année 2006 qui a vu l'«inauguration» du premier départ clandestinement de cette agglomération, plusieurs milliers de harragas ont suivi le même itinéraire vers les côtes du sud de l'Italie. Les corps de certains d'entre eux, naufragés, ont été rejetés par la mer alors que d'autres sont toujours portés disparus, plusieurs années après leur embarquement à partir de la tristement célèbre plage de Sidi-Salem d'où entament l'aventure la majorité des harragas pour quitter clandestinement le territoire national, principalement à destination des côtes sardes (Italie). Par ailleurs, et intervenant dans une journée d'étude et de sensibilisation sur le même sujet de l'émigration clandestine, l'Association nationale pour la promotion de la société a réuni à la bibliothèque de Sidi-Salem un aréopage formé de psychologues, d'avocats, de gendarmes, de policiers, d'imams et de représentants des parents de harragas disparus. Les causes du développement du phénomène ne peuvent être combattues uniquement par le recours à la répression. La loi pénalisant cet acte a montré ses limites, diront des spécialistes en psychologie. D'autres intervenants ont mis le doigt sur la malvie des jeunes. D'où, ont-ils suggéré, le développement des activités culturelles et sportives, l'aide à la formation et à l'emploi pour épargner la catégorie juvénile de la société des fléaux nocifs tels la drogue, l'alcool, la violence et la harga. A. Bouacha