Mais l'exemple de Francis Jeanson qui nous quitte nous rappelle bien d'autres engagements en faveur de l'Indépendance de l'Algérie. Le fondateur du réseau des “porteurs de valises”, Francis Jeanson, s'en va et avec lui un pan de l'histoire de l'Indépendance de l'Algérie. Une histoire qu'un certain lobby “de l'Algérie française” voudrait à tout prix effacer par un trait de plume et de lois abjectes pour plaider les bienfaits du colonialisme. Francis Jeanson, qui avait été d'un grand apport pour la révolution algérienne sur le sol français en fournissant une aide précieuse à la fédération de France, sait comme les Algériens qui ont vécu les affres de l'occupation et auxquels il n'hésite pas d'ailleurs à s'identifier, la situation difficile du pays avant l'Indépendance. Et ce n'est pas un hasard si le défunt l'a si bien souligné deux mois avant sa mort dans une interview publiée sur le Net et dans laquelle il avait affirmé avoir découvert, après un voyage et une tournée en Algérie, “combien les Algériens étaient méprisés par les grands colons et la situation abjecte dans ce pays”. Au sujet des crimes coloniaux, il disait ne pas comprendre “qu'on pose aujourd'hui la question de la torture durant la guerre de Libération sans poser la question de la guerre coloniale. Ce sont deux questions indissociables”. Dans le débat enclenché dans l'Hexagone sur le devoir de mémoire suite au vote de la loi du 23 février 2005 glorifiant la colonisation, Francis Jeanson a vite clarifié les choses en prenant position comme il a eu à le faire durant la guerre de Libération. Mais, l'exemple de Francis Jeanson qui nous quitte, nous rappelle bien d'autres engagements en faveur de l'Indépendance de l'Algérie. On peut citer des noms comme Maurice Audin, assassiné par les hommes de Massu en 1957, tout comme le militant infatigable des causes justes, Simon Blumenthal qui a passé plusieurs années à la prison de Fresnes à cause de son soutien au FLN. On peut également évoquer le sacrifice de Fernand Yveton et de Henri Maillot, et la liste est longue de tous ceux qui ont contribué à porter la voix de l'Algérie sur la scène internationale, de tous ceux qui ont payé de leur vie leur soutien au principe d'autodétermination du peuple algérien et qui n'ont pas changé de position malgré tout. S. T.