Amara Benyounès s'en prend, une nouvelle fois, à certains de ses pairs de l'allégeance, le FLN, notamment, en leur déniant le monopole du patriotisme ou encore celui du soutien au président de la République. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La prochaine élection présidentielle semble diviser au sein de l'allégeance. C'est du moins ce que laisse entendre le président du MPA (Mouvement populaire algérien) quand il soutient que le «président de la République n'en a pas parlé». Amara Benyounès, qui présidait, hier, les travaux d'une session ordinaire du conseil national du parti s'est, une nouvelle fois, adonné à son sport favori : se démarquer un tant soit peu de l'action de certains de ses compères de l'allégeance dont il continue à se réclamer. «Le MPA est un parti démocrate mais nous sommes de la majorité présidentielle qui soutient le gouvernement qui applique le programme du président de la République», affirmera-t-il. Ceci avant de préciser ce qui, selon lui, le différencie de ses partenaires de l'allégeance avec lesquels le «seul dénominateur commun est le soutien au président de la République». «Nous sommes un parti libre et responsable et nos décisions sont prises en toute indépendance, loin de toute pression de quelque partie qu'elle soit», dira encore Benyounès pour qui le «seul engagement est pris avec le Président Bouteflika et pas avec un quelconque autre responsable». Evoquant la prochaine élection présidentielle, le président du MPA affirmera que «seule l'opposition en parle» et en fait son «seul et unique programme faute d'en avoir un à même de constituer une alternative à celui du pouvoir qu'elle ne cesse de vilipender». «A ce que je sache, le concerné (Bouteflika, ndlr) n'en a pas parlé», dira Benyounès qui s'en prendra, encore une fois, à l'opposition «non structurée, faible et sans programme clair» et dont il qualifiera de «fantasme» le projet de candidat unique à la prochaine élection présidentielle. Pour l'ancien ministre, la «force du pouvoir réside dans la faiblesse de l'opposition», avertissant que «si le pouvoir échoue, ce sera la rue qui prendra le relais faute d'une opposition forte». Le président du MPA s'adressera sans le nommer au secrétaire général du FLN. «Personne n'a le monopole du patriotisme» et Bouteflika est «le Président de tous les Algériens et pas celui d'un parti. Depuis 1999, il s'est présenté comme candidat indépendant, et jamais il n'a été celui d'un parti», dira-t-il, affirmant dans la foulée que «tous les partis sont nationalistes et patriotiques et sont des enfants de Novembre». Le président du MPA plaidera, sur un tout autre registre, pour la libre consommation des Algériens, critiquant les mesures restrictives concernant l'importation d'un millier de produits. «Il n'y a pas de produits superflus et il faut sortir de la mentalité des Souk-el-fellah», tonnera Benyounès qui appuiera son propos par l'augmentation, en 2017, du montant de l'importation des produits de consommation de 100 millions de dollars avec, en sus, le crainte de «situations de monopoles» que ces restrictions créeront. Pour lui, le pays a un problème majeur de production nationale, estimant difficile de réduire les importations. Au sujet de l'industrie automobile dans le pays, Benyounès a relevé qu'en 2014, le pays a importé 439 000 véhicules pour 6,3 milliards de dollars, soit un prix de revient moyen de 14 350 dollars contre 120 000 véhicules montés en 2017 pour 2,2 milliards de dollars pour un prix moyen de 18 333 dollars. Et d'inviter à calculer le «différentiel» entre les postes d'emploi perdus pour fermeture des concessionnaires et ceux créés par ces unités de montage, mais aussi jeter un coup d'œil sur les recettes du Trésor public, le montant des investissements, le niveau de participation des constructeurs et surtout le taux d'intégration. A ce propos, Benyounès estimera que le taux «astronomique» de 60% à 70% d'intégration avancé par certains est totalement «utopique», donnant, pour ce faire, l'exemple de Volkswagen qui fabrique la presque totalité des pièces en dehors de l'Allemagne. M. K.