Aucune charge n'a été retenue contre le journaliste Saïd Boudour. Il avait été présenté hier devant le procureur de la République puis devant le juge d'instruction en compagnie du lanceur d'alerte Noureddine Tounsi et quatre autres personnes dont les propriétaires du site électronique Algérie Direct. Le juge d'instruction a retenu contre ces deux derniers les chefs d'accusation d'«atteinte à fonctionnaire pendant l'exercice de son activité» et atteinte à corps constitué. Nawal imès - Alger (Le Soir) - Saïd Boudour et Noureddine Tounsi. Présentés hier devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed puis devant un juge d'instruction, ils sont ressortis hier libres du tribunal et sans aucune charge retenue contre eux. Mustapha Bouchachi, leur avocat, affirme qu'ils avaient été entendus en tant que témoins en compagnie de quatre autres personnes dont les propriétaires du site Algérie Direct. Ces derniers sont accusés d'atteinte à fonctionnaire pendant l'exercice de son activité et atteinte à corps constitué en vertu des articles 144, 144 bis et 146, ajoute l'avocat. Tous ont pu, néanmoins, regagner leurs domiciles à la fin de l'audition. Le journaliste, militant des droits humains et cofondateur du Syndicat algérien des éditeurs de la presse électronique (SAEPE), Saïd Boudour, avait été arrêté à Oran en début de semaine avant d'être transféré à Alger. Le bureau d'Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme avait aussitôt exprimé son inquiétude par rapport à ce qu'il avait qualifié d' «enlèvement», affirmant que cette arrestation intervenait après l'affaire de la saisie de la cocaïne au port d'Oran. Saïd Boudour avait été, en effet, le premier journaliste à avoir écrit sur le sujet sur les deux sites d'information, Algeripart et Journalistes citoyens d'Algérie. Il n'avait pas été le seul à être inquiété. Le membre du bureau d'Oran de la Ligue des droits de l'Homme et lanceur d'alerte Noureddine Tounsi a été arrêté lui aussi. Ce dernier, travaillant au port d'Oran, est soupçonné d'avoir divulgué des informations au sujet de la saisie de cocaïne. Aussitôt, les membres éditeurs du collectif représentant les éditeurs des sites électroniques avaient dénoncé une «arrestation brutale» et «illégale», exigeant la remise en liberté immédiate de Saïd Boudour et affirmant que «rien ne justifie un tel retour aux pratiques d'un autre âge avec les professionnels de la presse». Un collectif de soutien composé de journalistes et de militants des droits de l'Homme a vu le jour. Il a tenu une première réunion et compte maintenir la mobilisation en faveur des deux mis en cause tout en alertant l'opinion publique au sujet de l'évolution de cette affaire. N. I.