On sait, désormais, un peu plus sur la nouvelle démarche politique que le MSP compte engager tout prochainement. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les grandes lignes de cette nouvelle feuille de route arrêtée lors du dernier congrès extraordinaire du mouvement, ont été au menu d'une récente réunion du nouveau bureau national. Il s'agit d'arriver à une plateforme d'entente la plus large possible qui sera accompagnée par une seule mandature présidentielle qui permettra une transition d'abord économique puis politique. Dans cette optique, la direction nationale du MSP entamera, une fois le mois de Ramadhan terminé, les contacts avec les partis, qu'ils soient de l'opposition ou de l'allégeance en vue d'expliquer sa démarche. Des contacts qui n'excluront personne puisqu'ils concerneront tous les partis, sans exception aucune, mais également des personnalités nationales de tous les bords, assure-t-on au niveau de la direction nationale du MSP. Cette démarche consiste, ajoute notre source, à expliquer la vision globale du mouvement à l'égard du consensus national qu'il prône comme solution à la crise multidimensionnelle qu'endure le pays. Lors de ces contacts, les membres dirigeants du MSP auront à présenter à leurs homologues les détails de la démarche, dont notamment les mécanismes de sa matérialisation, soit son aspect pratique. Une démarche que le président du mouvement lie intimement à la prochaine élection présidentielle, préconisant, dans ce cadre, une unique mandature présidentielle qui sera suivie de la mise sur pied d'un gouvernement d'union nationale avec un programme d'action convenu de tous au préalable. Une feuille de route qui permettra, ajoute Abderezzak Makri, de garantir une transition économique afin de de passer de l'économie de rente actuelle à une économie productive. Ce qui permettra, argue-t-il, de «faciliter» la transition démocratique tant clamée par l'opposition, non sans avertir que cela requiert beaucoup de sacrifices qu'aucun parti ne peut supporter seul. D'où son appel pressant pour la constitution d'un exécutif d'union nationale à large représentativité populaire au lendemain d'une élection présidentielle libre et transparente. Car pour le président du MSP, l'urgence passe par une transition économique du fait que, selon lui, le pays traverse une crise économique aiguë qui se complique chaque jour un peu plus avec, avertit-il, le risque d'une faillite après le tarissement de ses réserves en devises d'ici peu de temps si jamais la situation demeure en son état actuel. Ceci dit, Makri avertit que cette transition économique ne peut réussir que si elle est accompagnée d'une mutation politique qui permettra au pays de s'engager sur la voie de la démocratie, la vraie démocratie. Ce qui suppose le préalable d'une instance indépendante d'organisation des élections permettant une concurrence saine entre tous les partis et mettra fin à la triste époque de la fraude électorale. Avec au bout, la garantie d'une alternance pacifique aux leviers du pouvoir une fois le pays expurgé de la zone de turbulences qui est la sienne actuellement. Le président du MSP nourrit un grand espoir quant à la réussite de sa démarche même s'il se dit conscient de la complexité de la mission. Surtout que la philosophie de la démarche du mouvement ne diffère pas trop des autres démarches politiques qui n'ont pas abouti jusqu'ici, surtout qu'elle n'apporte rien de nouveau. Dans ce cadre, Makri tient à préciser que la donne n'est plus la même que du temps de la CLTD par exemple et dont faisait partie le MSP, qui réclamait en 2014 une transition démocratique. Cette donne est l'aveu du pouvoir quant à son cuisant échec économique, ce qui a fini par donner raison à tous ceux qui doutaient du contraire. Pour lui, l'essentiel est d'incarner notre rôle de parti politique responsable de sauver le pays. Seulement, cette évolution du MSP dans sa démarche suffira-t-elle pour susciter compréhension et disponibilité de ses pairs de l'opposition mais surtout parmi les partis de l'allégeance ? Pas évident quand on constate que le plus gros bras politique du pouvoir, le FLN, de même que l'exécutif, sont pleinement engagés, et depuis des mois, dans l'option du cinquième mandat pour le Président en exercice. Ce qui est antinomique avec l'esprit même de consensus. Il ne faut également pas perdre de vue l'incapacité de l'opposition à mobiliser et à inverser le rapport de force largement en faveur du pouvoir, au vu de l'entêtement de ses acteurs à ne concevoir de solution à la crise que selon sa vision étroite. Aussi, le FFS, qui réanime son projet de reconstruction du consensus national, conforté qu'il est par «l'évolution d'une façon positive» de la classe politique en prônant un dialogue inclusif et consensuel pour faire face aux difficultés grandissantes auxquelles est confronté le pays», et par la «convergence des analyses de nos partenaires qui considèrent comme nous que le consensus est la solution», comme mentionné par l'instance présidentielle du vieux front de l'opposition dans un tout récent communiqué. Et de se considérer en mesure de partager avec les acteurs concernés, dans un cadre approprié et en temps utile, les résultats de ses échanges, notamment les grands axes politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux pouvant constituer la base d'une plateforme de consensus national, qui n'exclut pas, dans la mise en œuvre, la compétition entre les partis politiques». Il faudra aussi pour la direction du MSP ne pas compter sans la démarche du groupe des 14 personnalités nationales qui ont décidé de donner une suite politique pérenne à leur interpellation sans suite du président de la République à l'effet de renoncer à postuler pour un cinquième mandat de suite. M. K.