La fête de l'Aïd el-Fitr de cette année est pratiquement la copie conforme de l'année précédente. Les commerces et les services sont presque inexistants. Les citoyens qui, apparemment, se sont habitués à cette situation, se débrouillent comme ils peuvent. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les fêtes de l'Aïd se succèdent et se ressemblent. Et les jours qui les suivent aussi. Comme à chaque Aïd, les Algérois triment pour trouver du pain et du lait. Ces deux produits deviennent rares. La plupart des boulangeries sont fermées. Celles ayant assuré la permanence durant les deux jours de cette fête ont vite baissé leur rideau au troisième jour. Il ne reste qu'à se rabattre sur les différents pains industriels vendus en supérettes et épiceries. Mais là encore, l'alternative n'est pas toujours possible. Les épiceries, elles aussi, ont suivi l'exemple des boulangeries. Rares sont celles qui sont ouvertes, et ce sont souvent les magasins tenus par des habitants du quartier ou de ses alentours. Le lait en sachet dont le prix est soutenu par l'Etat, est aux abonnés absents depuis la veille de l'Aïd. «Je n'ai pas trouvé de lait en sachet bien avant l'Aïd», assure un habitant du quartier des Groupes à Sidi M'hamed. N'ayant pas le choix, ce père de famille comme nombre d'autres, sont obligés d'acheter du lait en brique ou en poudre, beaucoup plus cher. Les restaurants, les pizzerias et les fast-foods ne dérogent pas à la règle. Rideaux baissés, ces commerces font apparemment le pont sans se soucier des consommateurs. En effet, les travailleurs qui ont repris leur poste au troisième jour après l'Aïd, peinent à trouver quoi se mettre sous la dent à midi. L'heure est à la débrouille : biscuits, tablettes de chocolat, pots de yaourt, ou encore des cacahuètes. La situation n'est point reluisante du côté des transports. Ici encore, le service est au-dessous du minimum. Dans les stations de bus et sur la route, les transporteurs privés sont les moins visibles. Pourtant, ce ne sont pas les clients qui manquent. «Les bus privés font la loi. Non seulement ils sont moins nombreux depuis l'Aïd mais en plus, ils prennent tout leur temps dans les arrêts», se plaint un vieil homme à la station de bus à Aïn Bénian. Idem pour les chauffeurs de taxi qui se font vraiment rares. La plupart ont apparemment préféré prolonger la fête de l'Aïd el-Fitr au-delà des deux jours fériés. Le marché de proximité tenu pour le mois de Ramadhan dans l'immense cour du siège de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), rue Aïssat Idir, à Sidi M'hamed, est à peine fonctionnel. Même si les chapiteaux érigés pour l'occasion dominent toujours les lieux, seuls quatre stands sont encore ouverts. Ils proposent de la farine, des pâtes et du fromage. Seulement, la cour de l'UGTA est complètement déserte. Plus d'affluence. Le Ramadhan est bien fini. Ry. N.