Lancé en grande pompe par le ministre des Ressources en eau, durant la précédente saison estivale, en présence des deux walis, à savoir ceux d'El-Tarf et d'Annaba, et annoncé, également, comme la panacée des problèmes récurrents de pénurie de l'eau potable qui touche, quasiment, les 24 communes que compte la wilaya d'El-Tarf et pour lequel les pouvoirs publics ont mobilisé plus de 700 milliards de centimes, le programme d'urgence dont il s'agit s'est avéré être en fin de compte un véritable fiasco à cause, entre autres, des délais de réalisation qui n'en finissent pas et des rallonges budgétaires qui en font un gouffre financier sans fond. De fait et pour mieux diagnostiquer les problématiques, obstacles et autres contraintes qui concourent au non-achèvement des différents projets dudit programme d'urgence, le ministre a dépêché une commission ad hoc, composée de directeurs centraux, qui entamera son travail aujourd'hui et ce, par l'inspection des différents sites dont le barrage de Chaffia, le barrage de Mexa, le champ captant H'nichet dans la commune de Bouteldja et les différentes stations de traitement d'eau. Les membres de la commission procéderont, cependant, à l'installation des nouveaux directeurs de la Direction des ressources en eau et de l'Algérienne des eaux. Un autre alibi de taille pour justifier les innombrables retards dans l'exécution du programme d'urgence qui est en train de devenir, irrémédiablement, la risée de la population locale. Les désormais ex-directeurs ont fait office de fusibles, en somme. Pour rappel, lors de sa venue dans la wilaya, le 19 de ce mois, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur fut catégorique en indiquant, après avoir écouté les explications des responsables de l'ADE, des entreprises Somik, Hydrosid et Foremhyd, «qu'il y a un manque flagrant de coordination entre vous tous. Ce sont des projets qui manquent de maturation. C'est du n'importe quoi. Vos explications ne sont que des subterfuges pour justifier vos échecs. On n'a pas le droit de priver la population de cette denrée indispensable. Là, c'est la face émergée de l'iceberg, l'autre face c'est pire». Il est judicieux de noter que le taux de réalisation du projet de réhabilitation des stations de traitement du barrage de Mexa est de 10%, le taux de réalisation de la station de pompage de Mexa est de 20% dont la consistance des travaux concerne la réhabilitation complète du poste transformateur, des groupes électrogènes et des armoires électriques avec un impact socioéconomique touchant une population de 875 150 habitants. Il en est de même pour le projet de réhabilitation de la barge flottante et de la station de traitement 200/s du barrage de Bounamoussa, dans la commune de Chaffia, pour l'alimentation de la daïra de Bouhadjar dont les travaux avancent à vitesse de tortue. Quoi qu'il en soit, la date-butoir du 4 août prochain donnée par le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, pour l'entrée en fonctionnement de la chaîne d'alimentation en eau de la daïra de Bouhadjar, n'est qu'une vue de l'esprit, une autre promesse sans lendemain et un autre mirage de la fournaise persistante de cette saison estivale. Daoud Allam