A l'entrée du stade de Bologhine, on voyait jadis cette vérité : «Insulter l'arbitre, facile, le remplacer, plus difficile.» Sociologues et psychologues à vos plumes ! La galaxie foot, ce phénomène qui mobilise et passionne des milliards de personnes à travers le monde, n'a certainement pas bénéficié d'études assez approfondies. Le supporter, le socio ou autre tifosi, plus ou moins ultra, n'a-t-il pas trouvé une nouvelle «identité» ou «appartenance» remplaçant celle qu'il a trouvée au berceau ? Faire sa mue, changer de peau ou mener une «double vie» est peut-être un besoin inné chez l'homme. Etre au stade ça libère pas mal ! On peut crier tout son saoul, car, ici, ce sont ceux qui sont silencieux qui ne sont pas «normaux». Last but not the least, il n'y a que le football qui peut libérer en une fraction de seconde un extraordinaire concentré de joie «spirituelle», car, en fin de compte, le supporter matériellement ne gagne rien quand son équipe gagne et ne perd rien quand elle perd. Existe-t-il un appareil pour mesurer le degré de joie après un but de son club préféré à la 90e minute de jeu ? Les rabat-joie ça existera toujours. Mais les milliards de personnes fans de football ont-ils tous tort ? Se moquer d'un passionné de football, c'est facile, se mettre à sa place, c'est plus difficile. K. B [email protected]