Le ministre de l'agriculture, du développement rural et de la pêche promet une sortie de crise pour la filière avicole. Abdelkader Bouazghi qui a présidé hier les travaux de la journée nationale sur la filière se dit disposé à travailler avec les opérateurs pour régler les problèmes qui entravent la relance de la filière. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le conseil national interprofessionnel avicole veut tracer une feuille de route pour la filière avicole. Une disposition, estime M. Kalli Moumen, président du conseil, qui permettra une disponibilité continue des produits avicoles sur le marché avec des prix compétitifs. Le conseil interprofessionnel avicole a déjà déposé sa liste de préoccupations sur le bureau du ministre de l'agriculture. Les inquiétudes les plus urgentes des éleveurs, cite M. Kalli, sont les maladies qui guettent la filière en l'absence d'une quantité suffisante de vaccins et qui engendre de grosses pertes économiques pour les éleveurs et la hausse des prix de la matière première dont 90% sont importés. Les opérateurs réclament aussi l'application de la TVA sur l'ensemble des produits avicoles. «Si l'on réussit à atteindre 60% de ces objectifs, nous réussirons à faire sortir la filière de sa crise» a indiqué le président du conseil qui a pointé aussi du doigt l'instabilité des prix du poussin. «Nous avons deux investisseurs uniquement et nous importons deux millions d'unités, ce qui ne peut pas satisfaire nos besoins», a encore indiqué M. Kalli qui a souligné que le but n'étant pas d'interdire l'importation mais uniquement de baisser le taux d'importation de ce produit. L'intervenant a précisé que les professionnels de la filière vont se réunir au cours de la semaine prochaine avec des cadres du ministère de l'agriculture pour trouver des solutions aux problèmes les plus urgents. Le premier responsable du secteur de l'agriculture se dit disposé à accompagner les professionnels de cette filière. Bouazghi promet même des solutions «dans les plus brefs délais». Le ministre a rappelé que le secteur privé investit à hauteur de 90% dans la filière avec une richesse animale qui compte 240 millions d'unités. En 2017, poursuit-il, la production de viandes blanches a atteint 5,3 millions de quintaux contre 2,092 millions en 2009. Soit une moyenne de croissance de 153%. La production des œufs de consommation, quant à elle, a connu une croissance de 3,8 milliards d'unités à 6,6 milliards d'unités durant la même période. Soit une moyenne de croissance de 76,3%. Le ministre de l'agriculture a également indiqué que les viandes blanches sont produites dans 1 322 communes au niveau national et le tiers de cette production est limité dans les wilayas de Batna, Sétif, Bouira et Médéa, avec 1,6 million de quintaux. La valeur de la production de la filière avicole a atteint 155,5 milliards de dinars en 2017 alors qu'elle ne dépassait pas 54,8 milliards de dinars en 2009. Soit une moyenne de 184%. La valeur de la production de la filière représente 5% de la valeur globale de la production agricole en 2017. La filière a aussi enregistré une moyenne de croissance de 10,3% pour les viandes blanches et de 6,2 % pour les œufs de consommation, durant les dix dernières années. «L'Algérie a arrêté l'importation des viandes blanches depuis la mise en place du plan national du développement agricole en 2000», a souligné le premier responsable du secteur. Cependant, la filière baigne encore dans l'informel. Puisque selon le directeur général de la CNMA, seulement 6% des investisseurs dans cette filière sont assurés. S. A.