Le complexe sidérurgique El Hadjar est, depuis ce dernier jeudi, en effervescence. Très en colère, les travailleurs ont pris possession de la voie publique, avant d'exprimer leur opposition à toute activité de l'ancien groupe qui, depuis plus de trente mois, active dans l'illégalité. Le mandat légal étant arrivé à expiration, début 2016, les pseudo-syndicalistes à l'origine de ce début de crise avaient tenté, il y a quelques jours, de déstabiliser la direction générale. Pour ce faire, ils avaient transmis aux instances de l'Etat et autres dont les médias un communiqué intitulé «mise en garde». Sans aucun argument à même de justifier leur prise de position, ils avaient pointé du doigt leur employeur l'accusant d'incompétences et d'abandon de poste. Ce qu'avait démenti l'intéressé. Les travailleurs n'attendront pas sa réaction. Ce sont eux-mêmes qui monopoliseront la voie publique et les titres de presse en appelant d'abord à la rescousse la fédération locale UGTA et à travers elle le secrétaire général de la centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd. «Nous vous demandons instamment de prendre toutes les dispositions utiles pour mettre fin aux activités illégales des syndicalistes non représentatifs du fait qu'ils ne sont pas élus». Cette démarche n'a pas pour autant calmé la colère des salariés. Ils ont programmé, aujourd'hui dimanche, une AGE, en présence d'un huissier de justice, pour élire leur porte-parole officiel en attendant l'organisation d'élections syndicales. Tout ce remue-ménage a eu pour conséquence la rupture du contrat de travail de 5 cadres dirigeants recrutés sur intervention du député Baha Eddine Tliba. Ces cadres qui ont été privés de voitures neuves acquises récemment et des puces téléphoniques, sont accusés de manquement aux obligations professionnelles, gestion anarchique des fonctions de la DRH, la non-maîtrise des opérations de recrutement et augmentation injustifiée des salaires, insuffisances en matière de sécurité, négligence et non-assistance aux équipes lors de l'incident survenu au HF et manque d'information dans les délais du service juridique de l'entreprise et de la Gendarmerie nationale dans les situations graves. En ce qui concerne le chef de département de sûreté industrielle, il aurait manqué gravement à ses obligations professionnelles. D'autres griefs, tous aussi graves les uns que les autres, sont reprochés aux cadres proches de Tliba à l'image de la responsable du département télécommunication et système informatique. A. Bouacha