Le catalogue des éditions Enag vient de s'enrichir de quatre nouvelles parutions. Art et Histoire sont au menu de la rentrée 2018-2019 avec les mémoires d'un fidaï, une rétrospective sur la médecine algérienne sous la colonisation et un portrait de la chanteuse d'andalou Beihdja Rahal. L'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) participera comme chaque année au Salon international du livre avec notamment trois nouvelles parutions. Il s'agit des Mémoire de fidaï de Salah Cheurfi, ancien militant du Mouvement national, condamné à mort en 1956. S'inscrivant dans un devoir de mémoire, l'auteur raconte son parcours de fidaï mais aussi son vécu d'après l'Indépendance. Ponctué de photos et documents d'archives, l'ouvrage part des événements du 8-Mai-1945 en tant que déclencheur «du sentiment patriotique» chez ce jeune adolescent sétifien de douze ans. C'est ainsi que six ans plus tard, à l'âge de 18 ans alors qu'il était élève-stagiaire en mécanique, il rejoindra les rangs du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (Mtld) à Tizi-Ouzou. Salah Cheurfi se ralliera ensuite dès les prémices de la révolution de Novembre au Front de libération nationale. Il sera arrêté en 1956 à Sétif où il subira la torture avant d'être condamné à mort. Devenu ingénieur d'état en travaux publics après l'Indépendance, l'ancien fidaï s'engage également dans les combats de la nouvelle époque, notamment la dénucléarisation dans le cadre du Mouvement pour la paix mondiale créé en compagnie du Dr Haddam et d'Evelyne Lavalette. L'Enag propose également un ouvrage de plus de 500 pages écrit par le médecin et chercheur Mostefa Khiati sur «La médecine en Algérie pendant l'occupation française». Préfacé par l'ancien membre du Gpra Chawki Mostfaï, l'ouvrage est une mine d'informations sur le système de santé en Algérie depuis le début de la conquête jusqu'à l'Indépendance. L'auteur revient en détail sur l'évolution de la médecine algérienne et les alternatives trouvées par les populations à la politique d'apartheid sanitaire de l'Etat colonial. Ainsi, la médecine traditionnelle qui s'exerçait notamment dans les lieux de culte musulmans vient non seulement secourir les Algériens mais aussi inspirer les médecins français. Le Pr Khiati revient également sur les nombreux médecins algériens formés par la France coloniale tout en précisant qu'ils étaient dix fois moins nombreux que les étudiants européens. Enfin, la troisième nouveauté de l'Enag consiste en un beau livre consacré par l'écrivain et homme politique Kamel Bouchama à la chanteuse de musique andalouse Beihdja Rahal sous le titre La félicité du répertoire andalou. Se voulant à la fois biographique et ludique, l'ouvrage alterne entre photographies et textes courts et revient en détail sur l'enfance, la jeunesse et la carrière de l'artiste. R. C.