À la veille du 49e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, un hommage a été rendu aux anciens combattants de la guerre de Libération nationale d'origine européenne. Hier, au Centre de presse d'El Moudjahid (Alger), l'association Machaâl El-Chahid, en collaboration avec l'APC d'Alger-Centre, a offert des fleurs aux moudjahidate et moudjahidine présents, ainsi qu'une attestation honorifique. Parmi les combattants d'origine européenne présents à la rencontre, il y avait notamment Evelyne Lavalette (75 ans), Georges Acampora (83 ans) et Félix Colozzi (80 ans). Evelyne Lavalette a été arrêtée en novembre 1956 à Oran, à l'âge de 20 ans, par la police coloniale. La jeune militante catholique, qui avait participé à la fabrication et à la diffusion du premier numéro de l'organe du FLN, El Moudjahid, avait alors été torturée, avant d'être jetée en prison où elle passa trois années de sa vie. “Ce que je suis, je le dois essentiellement à ceux et à celles, responsables et militants de base, que j'ai rencontrés”, a déclaré Mme Lavalette. Cette dernière a, en outre, ajouté qu'elle avait participé à l'Indépendance du pays et ensuite à l'édification nationale “pour que l'Algérie de nos rêves, juste et fraternelle, puisse exister un jour”. Quant à Georges Acampora, l'enfant de Bab El-Oued, il a milité dans les rangs du Parti communiste algérien (PCA) et a, entre autres, pris part à l'attaque du commissariat de police de la Redoute (El-Mouradia). L'ancien commandant des sapeurs-pompiers avait été fait prisonnier pendant l'été 1956 et condamné à mort. Pour ce qui est de Félix Colozzi, celui-ci est né à Alger, à la rue Hassiba-Ben-Bouali. Egalement membre du PCA, il fait partie des communistes qui s'étaient engagés dans le maquis aux côtés du FLN. Pendant la guerre, Félix Colozzi avait été arrêté et emprisonné pendant six ans. Déchu de sa nationalité algérienne, à la suite du coup d'Etat de 1965, le moudjahid “frappe à toutes les portes pour recouvrer sa nationalité”. La sœur d'Henri Maillot a aussi pris part à la rencontre. Pour rappel, Maillot, ancien membre des Combattants de la libération (CDL), branche armée du PCA, avait répondu, en avril 1956, à l'appel pressant du Front, en détournant un camion, portant des armes (123 mitraillettes, 140 revolvers, 57 fusils et un lot de grenades) et des uniformes. “Il faut reconnaître la participation des Algériens d'origine européenne, mais aussi celle des Européens pendant la guerre de Libération nationale”, a révélé Zoubida Amirat, la présidente de la fondation Slimane-Amirat. Cette dernière a d'ailleurs rappelé que sa fondation a honoré, le 19 mars 2011, l'Italien Enrico Mattei, pour son apport à la Révolution. De son côté, Fatma Rahal-Zerhouni, ancienne institutrice pendant la période coloniale, a estimé que “les instituteurs de l'époque ont des choses à dire”, notamment sur “la résistance des enfants”. Selon elle, l'école peut inculquer le sentiment patriotique aux élèves, pour peu qu'elle laisse la parole à celles et à ceux qui ont participé au combat libérateur.