Benyounès continue à faire fausse note au sein de la grande famille de l'allégeance au sujet de l'option du 5e mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «S'il renouvelle, une fois de plus, sa fidélité au président de la République, le président du MPA préfère, cependant, s'accorder davantage de temps pour se joindre à la symphonie de la continuité que la grande famille de l'allégeance ne cesse d'interpréter depuis des semaines. Il temporise le temps que les choses s'éclaircissent un peu plus en haut lieu, lui qui récuse toute pression extérieure, faisant preuve de résistance. Il avait pourtant averti en juillet dernier, à l'époque des échanges d'amabilités avec son homologue du FLN, quand il soutenait que le parti qu'il préside ne se presserait pas pour se positionner par rapport à la prochaine présidentielle. La position du parti ne sera arrêtée qu'une fois tous les éléments entourant cette échéance électorale en sa possession. Ce qui ne semble pas être le cas, en tout cas jusqu'au déroulement d'une session ordinaire du Conseil national du parti, le week-end dernier, dans la foulée de l'organisation de l'université d'été du MPA. Cette instance a jugé «inopportun » d'arrêter la position du parti concernant l'élection présidentielle de 2019, ayant conclu insuffisants les éléments à même de pouvoir trancher ». Un souci pour plus de «visibilité » qui semble faire encore défaut au sein du MPA. Mais au risque de paraître comme quelqu'un qui a coupé les amarres avec le sérail, Benyounès a pris le minutieux soin de réitérer son soutien inconditionnel au président de la République, «seul avec qui le MPA a un contrat, et pas avec une quelconque autre partie». Manière subtile pour le patron du MPA de prendre ses distances avec le reste des soutiens au président. Notamment le FLN dont il refuse, encore une fois, l'idée du front populaire solide, comme son compère, le RND. Une initiative à laquelle le président de la République a appelé mais que le secrétaire général du FLN veut «s'accaparer» et en prendre le leadership. Et à Benyounès de brandir son argument imparable pour justifier ses distances à l'égard du reste de l'allégeance, «Nous sommes souverains dans nos décisions. Nous ne sommes pas en compétition concernant le soutien au président. Tous les partis sont libres de prendre la position qu'ils veulent concernant cette question (…). Nous n'avons de comptes à régler avec personne, ni avec aucune institution ou parti politique», a-t-il soutenu encore une fois lors de cette session du Conseil national du parti. Pour le Conseil national du MPA, «personne n'a le droit d'empêcher un citoyen algérien à se porter candidat à l'élection présidentielle de même que personne ne doit obliger qui que ce soit à se présenter ». M. K.