Curieuses distorsions au sein de l'Assemblée populaire nationale, entre les députés représentant la majorité, le président Saïd Bouhadja, et le reste des formations constituant l'opposition parlementaire. Et cela dure depuis près d'une semaine, sans qu'il y est une visibilité sur l'issue de l'empoignade. Le différend porte sur une mauvaise gestion, sur des recrutements jugés non conformes aux intérêts du parti FLN, et surtout sur le limogeage de Bachir Slimani, secrétaire général de la Chambre basse. Un limogeage qui a déclenché la levée de boucliers de quelques 360 parlementaires appartenant à la majorité coalisée que composent le FLN, le MPA, TAJ et l'inévitable RND. Le reste des partis politiques en principe composant l'opposition est resté en marge d'un conflit paraissant au départ inclusif au seul parti de Ould Abbès, à la suite d'une affaire de prise en charge à l'étranger, d'un accompagnateur du président Bouhadja à Paris, auquel le Secrétaire général a refusé le versement des frais de mission. L'affaire en elle-même aurait pu se régler à l'amiable, ou en application de la réglementation régissant ce type de situation. Mais il semblerait que la goutte qui a fait déborder le vase, pour en arriver à de telles extrémités, n'est connu que de quelques initiés. Ces derniers n'ayant pas encore mis au parfum l'opinion publique sur les réelles motivations du déclenchement d'un conflit interne au parti FLN, pour demander la démission du président de l'APN. Bouhadja étant accusé d'avoir violé la «ligne rouge» en refusant d'obtempérer à une injonction du président de la République lui-même, qui aurait ordonné de réhabiliter M. Bachir Slimani, dans ses ex fonctions de secrétaire général, la semaine dernière avant que le bras de fer entre les différents protagonistes ne s'envenime. Au point où l'éventualité d'une dissolution de l'APN n'est plus à exclure. Bouhadja qui est loin d'être un novice en politique au regard de sa longue expérience comme commis du parti FLN, et malgré sa nomination surprenante à la présidence de l'Assemblée nationale en 2017, reste dans l'expectative en essayant de résister aux assauts de ceux qui voudraient le faire démissionner, en s'appuyant sur le règlement interne, qui semble être sa seule bouée de sauvetage face aux pressions des députés de la coalition. Selon un confrère, «le chef du groupe parlementaire du FJD d'Abdallah Djaballah, Lakhdar Benkhellaf, a dénoncé, dans une déclaration à la presse, la manière dont les députés de la majorité tentent de retirer leur confiance à l'actuel président de l'APN, en la qualifiant d'«illégale» et de «contraire à l'éthique».