Les amis du «vieux Tlemcen» doivent se poser bien des questions sur le sort réservé à ces vieux quartiers, qui sont en réalité l'âme de la capitale des Zianides, El Medress, R'hiba, Agadir, Sid el-Djebbar, qui font partie de la basse-ville, cette enceinte, véritable mémoire de la cité andalouse. Avec l'événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique» en 2011, il y a eu quelques tentatives pour restaurer ces quartiers ; ruelles, mosquées, zaouyate, mais en réalité les quartiers historiques de la médina n'ont pas changé. Au contraire, ils sont carrément oubliés, nous citerons pour seul exemple le quartier Baba-Ali, devenu un véritable dépotoir. Abandonné par la plupart de ses habitants, qui ont été relogés, ce quartier, faut-il le rappeler, a été soufflé en 1996 par une bombe. Les lieux sont restés en l'état depuis l'attentat terroriste. Qu'attendent les pouvoirs publics pour récupérer cette assette ? Revenons du côté de Sid el-Mazouni à R'hiba, il y a quelques années, la placette a été refaite et le mausolée de Sid el-Mazouni restauré. Pendant un moment, les riverains de cette cité historique ont retrouvé le sourire, mais peine perdue, aujourd'hui, les vieilles habitudes ont repris le dessus, le visiteur étranger aura droit à un seul décor : la saleté due à la multiplication des décharges sauvages. Et tout le monde peut comprendre les raisons de cette clochardisation : aucune mesure coercitive à l'encontre des pollueurs, facilement indentifiables. Enfin, on ne peut ne pas parler du problème de la circulation, l'accès à la cité est difficile et pour cause, les clandestins stationnent à longueur de journée, et ce, malgré un panneau signalant l'interdiction de stationnement en face de la placette. Là aussi les indus-occupants n'ont jamais été inquiétés, alors que partout ailleurs la police sévit pour libérer les espaces publics. Depuis longtemps, R'hiba fait partie des territoires perdus de la République. La gestion de la cité est l'affaire de tous. Tout le monde aura constaté cette nouvelle dynamique pour l'embellissement des ronds-points et des jardins publics, alors pourquoi pas une initiative de ce genre pour redonner aux quartiers de la médina leur image d'antan ? Une image qui a fait rêver et inspirer les poètes du melhoun, du chaâbi et de l'andalou. M. Zenasni