«L'Algérie est aujourd'hui bel et bien en danger et si les dirigeants continuent de s'accrocher au pouvoir sans déployer les efforts nécessaires afin de remédier à cette regrettable et grave crise qui ne manquera pas d'être catastrophique pour nous tous, car nous serons tous pris dans une tempête fatale, d'où personne ne pourra sortir indemne». C'est en ces termes que Abderrezak Makri, le chef du MSP, s'est prononcé lors d'un meeting qu'il a animé hier dans la salle de cinéma El Djamel de Chlef, dans le discours qu'il a tenu face à une assistance nombreuse, composée des militants et sympathisants de sa formation politique. L'orateur a révélé qu'en 2014 déjà, il avait avancé des propositions qui nous auraient évité aujourd'hui de traverser cette grave crise pleine de menaces et de dangers, «mais le pouvoir est resté sourd à nos propositions», a-t-il affirmé en ajoutant : «Toute l'opposition ou presque avait adhéré et soutenu notre démarche, excepté le pouvoir en place qui n'a voulu, en aucun cas, nous écouter.» Pour Makri «ceux qui tiennent le pouvoir continuent de mentir au peuple au lieu de voir les choses en face et lui dire la vérité, car rien ne va plus dans le pays et les échecs politiques, économiques et sociaux se succèdent d'année en année». Le leader du MSP explique alors : «Si la situation économique du pays est aujourd'hui à la dérive compte tenu de la chute des prix du pétrole, c'est parce que nos gouvernants avaient extrait, vendu et dilapidé toutes nos richesses souterraines et que les revenus se sont volatilisés très rapidement, en un mot, ils ont procédé à la vente de tout ce que Dieu a donné à notre pays comme richesses naturelles. Tout a été vidé en un laps de temps. Et dire que nous sommes toujours dépendants à plus de 99% du pétrole.» S'adressant à la jeunesse, il dira : «Notre jeunesse ne trouvera absolument rien demain continuant à évoquer la menace», il ajoute : «Et qui oserait empêcher cette même jeunesse si elle venait à se révolter demain?» Sentencieux, il ajoute : «Personne bien sûr. Fini le temps d'empêcher maintenant notre jeunesse de prendre connaissance de ce qui se passe, de nos jours, elle le sait déjà et elle sait tout et est au courant de tout donc il ne faut, en aucun cas, continuer à lui mentir.» Se faisant prémonitoire, il conclura son discours en parlant de l'Armée : «Même nos militaires ne seront pas capables de faire face aux menaces internes ou externes qui pèsent sur le pays s'ils ne trouvent pas à leurs côtés le soutien de la population sur laquelle nous comptons tous car je le répète, encore une fois, notre pays est en danger. Il est donc temps de se solidariser et faire ainsi face à toutes les crises.» Karim O.