Abderrezak Makri, président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), dénonce avec force le jeu "dangereux" auquel s'adonnent des clans au pouvoir à la veille de l'élection présidentielle d'avril 2014. Pour M. Makri, l'étalage sur la place publique des déclarations mettant au grand jour les conflits entre les différents clans du pouvoir ne serait que "diversion et mise en scène dont l'objectif n'est autre que de contourner le vrai débat". Le chef du MSP, qui s'est exprimé hier lors d'une rencontre des jeunes de son parti, regrette que "tout ce cinéma" ne soit fait que pour éviter de parler du bilan catastrophique du président de la République, après quinze ans de règne, et de la corruption à grande échelle générée par sa politique. "Oui, les conflits des clans au pouvoir sont faits pour dissimuler l'échec de la politique économique et la généralisation de la corruption. Au lieu de faire le bilan du Président à la veille de cette élection, ils s'échangent des attaques pour faire peur au peuple et se pérenniser au pouvoir. Ils font tout pour contourner le vrai débat sur la corruption qui est une réalité connue par tous les Algériens", a dénoncé le chef du MSP qui, faut-il le rappeler, avait voté, en 2008, "oui" pour sauter le verrou de la limitation des mandats dans l'ancienne Constitution, afin d'"offrir" un troisième mandat pour le président Bouteflika... Et Makri de se demander : "Comment se fait-il qu'avec tout ce qui s'écrit quotidiennement dans la presse, aucun responsable n'a été inquiété ?" M. Makri fait part de sa honte aujourd'hui, lors de ses rencontres avec des personnalités étrangères, de tout ce qui se passe dans notre pays et la facilité retrouvée par certains responsables de s'attaquer aussi à l'institution militaire, censée être la fierté de tous les Algériens. "Franchement, ils nous ont humiliés ! Aujourd'hui, on a vraiment honte d'eux devant les étrangers. Vous imaginez-vous rencontrer un étranger qui vous poserait certaines question du genre : pour qui tel ou tel responsable s'attaque-t-il à tel général, ou le contraire ?'' De l'avis de M. Makri, si les décideurs excellent dans leur échange d'attaques à l'approche de l'élection présidentielle, c'est parce que cette fois-ci, les islamistes ont décidé de boycotter cette échéance. Il s'explique : "Lors des précédentes échéances, ils ont toujours fait de nous, les islamistes, leur bouc-émissaire pour nous présenter comme un danger pour le pays. Or, le grand danger pour le pays, c'est bien le système !" Pour Makri, c'est aussi le système qui menace la stabilité du pays. En vue de surpasser "la crise profonde" à laquelle le pays est livré, M. Makri appelle désormais à un "débat national". "Si vous aimez le pays, commencez d'abord par épargner l'ANP. SVP, laissons cette institution au-dessus de notre tête. Ensuite, acceptez d'ouvrir un débat national et laissez les partis politiques opposer leurs idées et concurrencer dans un cadre démocratique." L'appel de M. Makri trouvera-t-il une ouïe attentive en hauts lieux ? Peu probable. F A Nom Adresse email