Le madjlis echoura du Mouvement de la société pour la paix (MSP) s'est réuni hier pour trancher la question de la participation ou non à la présidentielle du 18 avril prochain. Tout porte à croire que l'instance délibérative présentera Makri comme candidat au nom du parti. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Le résultat des délibérations du madjlis echoura (Conseil consultatif) du Mouvement pour la paix (MSP), branche algérienne des Frères musulmans, sera connu aujourd'hui. Le parti islamiste en conclave depuis hier devait statuer sur la participation ou non à l'élection présidentielle d'avril prochain. C'est-à-dire, appuyer ou non l'ambition du président du parti Abderrazak Makri qui a affiché sa volonté à se mettre en lice pour cette joute électorale. En effet, hier dans son discours d'ouverture des travaux de cette session du Conseil consultatif, Abderrazak Makri a sollicité l'appui de ses membres pour porter sa candidature au nom du parti. Il a surtout récapitulé les actions entreprises en vue de ce qu'il a qualifié de «transition démocratique consensuelle», rappelant les étapes de son initiative, les discussions avec les partis de l'opposition et des partis au pouvoir avant de l'exposer au chef de l'Etat via son frère. Et de conclure : «Ce qui a aggravé la crise est la maladie du Président, l'absurdité de sa candidature pour un autre mandat et l'incapacité de son entourage à savoir ce qu'il entend faire. Or, notre initiative était souple. Le MSP et sa direction n'avaient pas des revendications partisanes ou personnelles. Nous avons travaillé pour sortir le pays de la crise et uniquement pour le bien du pays. Tout est enregistré. Vous n'avez pas de quoi avoir honte.» Or, si Makri a souligné que le MSP est concerné par l'élection et qu'il participera, son alter-ego au sein du parti, son ancien président et fondateur du «Forum mondial du juste milieu», a renoncé à candidater pour cette présidentielle. Il a distribué un communiqué après l'ouverture de cette même session du Conseil consultatif où il a expliqué sa position. Il a estimé que «le flou entoure la joute électorale dans son ensemble, que la candidature au nom d'un parti ou d'un courant idéologique ne porte pas au pouvoir dans le contexte actuel, et qu'il est risqué de s'aventurer dans une compétition dont les résultats ne pourront que cautionner une légitimité de fait ». Et de souligner : «Les conditions nationales, régionales et internationales ne sont pas réunies et ma conviction est qu'elles n'encouragent pas à l'ouverture sur des visages inhabituels (comprendre islamistes). La légitimité internationale encourage plutôt la logique locale dans le choix des hommes, des programmes et des intérêts communs.» Il a ainsi laissé la porte ouverte à Makri : «Je renonce définitivement à la candidature et j'encourage celui qui pense pouvoir être compétitif dans cette échéance majeure.» L. H.