Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a mis en avant, hier mardi à Sétif, la nécessité de développer davantage la filière lait en Algérie qui, en dépit des progrès réalisés au cours de ces dernières années, demeure confrontée à une série de contraintes qui entravent encore son bon développement. Le ministre a entamé sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Sétif en donnant, au niveau du Club des avocats du barreau de Sétif, le coup d'envoi des travaux de la journée d'information sur le développement de la filière lait en Algérie et qui a vu la participation de 1 500 personnes entre éleveurs, producteurs, agriculteurs et responsables des services agricoles de plusieurs wilayas du pays. Lors de son allocution d'ouverture, le ministre a souligné la nécessité de développer la filière laitière, faisant part de son engagement à développer et à promouvoir la filière en accompagnant les producteurs de lait. Il a appelé, également, tous les acteurs à contribuer à la promotion de la filière, se disant engagé à améliorer la production nationale (qualité-quantité), à soutenir les structures de production et à moderniser les techniques et les équipements. L'Algérien est le premier consommateur de lait au Maghreb avec environ 158 litres de lait par personne et par an (soit 49% de la production nationale) alors que la moyenne mondiale est de 90 litres par personne et par an. Sur les 4,5 milliards de litres de lait dont a besoin le marché algérien, la production nationale de ce produit de première nécessité, n'est que de 3,6 milliards de litres dont 2,7 milliards de litres de lait cru, engendrant un déficit de près de 1 milliard de litres. Cet écart est imputable, entre autres, à la faiblesse de la production fourragère, aux coûts élevés de l'aliment de bétail, et à la faiblesse du cheptel laitier en nombre et en rendement. « Depuis l'année 2000, l'Etat a octroyé une enveloppe financière de plus de 3 000 milliards de DA pour relancer la filière. En plus des subventions, il a été décidé de consacrer près de 25 milliards de DA à l'investissement dans l'amont de la filière, notamment dans l'élevage et la production fourragère. C'est dans cette optique que le secteur a inscrit l'objectif d'atteindre, d'ici à 2019, «zéro importation» de poudre de lait destiné aux produits laitiers dérivés. C'est ainsi que le volume de production de lait a passé de 1,2 milliard de litres en 2000 à 3,5 milliards de litres en 2017 soit un taux de développement de 193%. Aussi, «le volume de collecte de lait est passé de 100 millions de litres en 2000 à 833 millions de litres en 2017 malgré le fait que les opérations de collecte de lait ne représentent que 24% de la totalité de la production», dira le ministre qui, lors de cette journée, a installé le Conseil national interprofessionnel de la filière lait. La visite du Centre de développement de la pomme de terre (Sagrodev) dans la commune de Guellal, située à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, a constitué un pôle d'intérêt pour le ministre qui consacrera une large part de son temps au schéma de production de semences de pomme de terre à partir de la culture in vitro. L'EPE Sagrode, filiale du groupe GVAPRO, est constituée de 8 fermes agricoles spécialisées dans la production de semences de pomme de terre pour une superficie agricole utile de 5 770 ha et confortée par un laboratoire de multiplication in vitro pour la production de mini-tubercules en deux cycles et ayant pour objectif primordial la satisfaction des besoins nationaux en semences de pomme de terre. Les capacités actuelles de production du laboratoire sont de 800 000 mini-tubercules, en 2019, les capacités de production seront portées à 1 500 000 mini-tubercules. Notons que la visite que devait effectuer le ministre au nouveau marché de fruits et légumes de Sétif a été annulée pour des raisons inconnues. Imed Sellami