Plus de 30 000 citoyens ont répondu massivement à l'appel lancé par certains acteurs politiques et les réseaux sociaux pour marcher contre le 5e mandat du candidat-président Abdelaziz Bouteflika. En cette journée ensoleillée, la marche qui a démarré à partir du siège de la mairie de Jijel aux environs de 13h30 a sillonné plusieurs artères de la ville, entre autres le 1er-Novembre, Abdelhamid-Benbadis en direction de la Wilaya. Les dizaines de milliers de marcheurs tous âges confondus ont été rejoints par d'autres marcheurs en provenance du quartier Bab-Sour, le Faubourg, Village-Moussa et les hauteurs de la ville. Au niveau du siège du cabinet du wali, les manifestants ont fait une halte en scandant des slogans anti-5e mandat : «FLN dégage, «Nourid teghiaer el nidame», avant de poursuivre leur parcours en passant par les quartiers longeant la cité administrative et l'Ecole de la Marine nationale relevant de l'Armée nationale populaire ; un fait inhabituel : pas de soldats au niveau du portail de cette école, hormis une présence policière au parking de la cité en vue de protéger ce bien public. «Ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Non au 5e mandat», «FLN dégage», «Ni Bouteflika ni Saïd».Le fait nouveau de cette marche, comparativement à celle du 22 février, la forte présence des citoyens d'un âge avancé. Kamel Yahi, ancien sénateur sous la coupe du RND, un farouche opposant d'Ahmed Ouyahia, d'anciens militants des partis politiques, des avocats, des enseignants universitaires, des cadres à la retraite et aussi des dizaines de milliers de jeunes qui ont affiché un civisme inégal en scandant, à l'approche de l'Ecole de la Marine nationale : «Djeïch chaâb khaoua khaoua.» Un message fort en direction de certains décideurs souffrant de cécité politique. Selon certaines sources, on dénombre plus de 30 000 marcheurs qui ont pris part à cette manifestation pacifique qui va mettre le pouvoir avec ses différents clans dos au mur. Bouhali Mohammed Cherif