C'était dans l'air, Louisa Hanoune manquera le rendez-vous présidentiel du 18 avril prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les membres du comité central du Parti des travailleurs ont finalement fait leur la conviction de la secrétaire générale du parti, à savoir l'inopportunité de prendre part à la prochaine élection présidentielle qu'elle avait exprimée il y a des semaines de cela. Réunis, depuis vendredi en session extraordinaire, ils ont, en effet, adopté, à la mi-journée d'hier samedi, à leur écrasante majorité (deux membres seulement se sont abstenus), le mot d'ordre de bouder le prochain scrutin présidentiel de «tous les dangers», comme ne cesse de le qualifier Hanoune. Cette dernière, qui intervenait à la fin des travaux de cette session du comité central, qui n'a pas caché que la marche «historique» de la veille, a fini par ne laisser aucune chance quant à l'adoption d'une position autre que la bouderie de la prochaine présidentielle. Tant que, dira-t-elle, les mots d'ordre des millions de manifestants sortis dans les rues dans les 48 wilayas du pays étaient d'une clarté implacable, le «refus du 5e mandat du président de la République» et son corollaire, le «départ du système honni». Des marches qui marquent, ajoutera-t-elle, «l'enclenchement d'un processus prérévolutionnaire authentique». Et de s'interroger quant à l'attitude des partisans de la continuité : oseront-ils, encore une fois, s'entêter dans le déni qu'ils opposent à la majorité du peuple ? Affirmant qu'avant le 22 février écoulé, date de l'entame de cette vague populaire anti-5e mandat, les tendances au sein des membres du comité central du parti étaient changeantes au gré des développements, la secrétaire générale du PT a affirmé que la candidature annoncée du président de la République pour un cinquième mandat de suite puis les manifestations de vendredi ont bien fini par avoir raison des partisans de la participation qui ont rejoint leurs pairs qui, dès le départ, étaient pour la bouderie de la prochaine échéance présidentielle, voire le refus de ce rendez-vous de par sa nature, son cadre organisationnel et le «bilan catastrophique» du 4e mandat présidentiel. Pour Hanoune, si le rendez-vous du 18 avril est maintenu, il fera office d'un véritable coup d'Etat, rappelant, dans la foulée, que cette décision de non-participation est d'ordre exclusivement politique, les conditions juridiques d'une éventuelle participation ayant été réunies, notamment la collecte de pas moins de 660 parrainages d'élus, soit plus que les 600 exigés par la loi portant régime électoral. Et à Hanoune de justifier cette décision «stratégique et pas tactique» qui transgresse un peu la règle en la matière, elle qui avait pris part aux trois dernières élections présidentielles (2004, 2009 et 2014) par le fait que le PT «ne pouvait aller à contre-courant de la marche de l'Histoire», estimant que participer au scrutin du 18 avril prochain, «porteur de tous les dangers pour le pays», serait «cautionner un processus biaisé dès le départ». Elle qui refuse la prochaine élection présidentielle que «Bouteflika y participe ou y renonce», Hanoune estime «qu'aucun replâtrage n'est possible car ce système qui présente, selon elle, un «danger pour la sauvegarde de la sécurité et l'intégrité» du pays, «doit partir». Et comme alternative, la secrétaire générale du PT réitère sa doléance de «rendre la parole au peuple pour élire une Assemblée nationale constituante», suite à quoi il définira la nature et les missions des institutions de l'Etat. M. K.