Face à la mobilisation pour un changement en profondeur du régime et du pouvoir en place, un report de l'élection présidentielle serait-il envisagé, que prévoit la Constitution ? Une question à laquelle le professeur Walid Laggoune, enseignant en droit constitutionnel, a tenté de répondre à l'occasion de son passage sur les ondes de la Chaîne 3 à l'émission «L'invité de la Rédaction» en revenant sur la protestation populaire «qui a posé certains nombres de revendications allant de l'annulation du 5e mandat, au changement du régime jusqu'au respect de la Constitution». Tout en avouant, par la même occasion, que «déjà depuis l'indépendance, cette Constitution a été malmenée», l'expert est revenu dans ses explications sur les différents amendements et Constitutions qu'a connus l'Algérie depuis 1962. Actuellement et dans ce cadre, «la Constitution ne prévoit aucune disposition sur le report des élections présidentielles», donc aucune disposition juridique pour le report de cette présidentielle et selon l'expert en droit constitutionnel «si on arrive à reporter les élections, cela veut dire que nous sommes dans une impasse». Donc, il n'y a pas de dispositions juridiques mais on peut concevoir dans de telles situations politiques, de reporter des élections par le biais de ceux qui sont dans le pouvoir afin de répondre à la demande sociale. Selon les explications de l'expert en droit constitutionnel, seule une décision politique est envisagée pour sortir de cette situation à condition d'avoir un consensus sur les modalités d'organiser la période transitoire. «Ce n'est pas un consensus entre acteurs politiques, même s'ils seront amenés à discuter, mais ils doivent le faire sur un fondement essentiel qui est l'expression populaire telle qu'elle a été formulée depuis 3 vendredis », a-t-il indiqué en insistant sur la phase transitoire qu'il dit être bien discutée. «S'il y a un consensus large qui tient en compte l'expression populaire, il ne peut pas y avoir de pire ni de chaos», a-t-il rassuré. Et pour répondre à une interrogation sur la manière d'assurer «cette transition», tout en assurant le fonctionnement des institutions de la République, le Pr Laggoune estime que «nous ne sommes pas dans cette situation mais en phase d'attente d'une réponse à des expressions exprimées» et «les citoyens attendent la réponse du Conseil constitutionnel». Il insistera pour dire que «sans débat public, il ne peut y avoir ni de République ni de démocratie». Ilhem Tir