Rien ne va plus entre la Direction de l'usine d'aciérie algéro-turque Tosyali et les travailleurs algériens, principalement ceux employés en CDD, sachant que sur les 4 800 travailleurs algériens (en plus de 800 d'origine turque) seuls 350 sont en CDI. Les arrêts de travail ont commencé depuis près d'une quinzaine de jours, lorsque l'un de leurs camarades a menacé de se suicider en se jetant du haut d'une bâtisse à l'intérieur du complexe. Le geste désespéré de cet employé qui a vu son contrat de travail CDD passer de un an à 3 et ou 6 mois, a poussé les autres travailleurs vivant les même conditions à se révolter. Depuis, rien ne va plus et les travailleurs maintiennent la pression et poursuivent leur arrêt de travail. Après un premier sit-in devant la wilaya d'Oran où ils ont eu des promesses que la situation allait être solutionnée, où effectivement l'Inspection du travail avait contacté la Direction de Tosyali pour trouver un accord dans le cadre du respect de la loi du travail en Algérie. Hier, ils étaient nombreux à observer un rassemblement de protestation devant l'usine, puisqu'aucune solution aux divers problèmes socio-professionnels qu'ils ont soulevé n'a été satisfaite. D'autres se sont rendus au niveau du siège de la Wilaya, pour rappeler aux autorités locales leurs promesses et pour comprendre surtout où en sont les pourparlers avec la direction, l'intermédiaire syndical (section UGTA) étant rejeté par une grande majorité des grévistes. En attendant, les contestataires comptent maintenir leur grève et exigent à présent que l'Etat algérien les rétablisse dans leur bon droit « Tosyali est une colonisation et non un investissement ». Pouvait-on lire sur la banderole qu'ils portaient pour exprimer leur frustration. Amel Bentolba