La population de la commune de Aïn-el-Berda, dans la wilaya de Annaba, est prise en otage par les élus de cette collectivité locale pour un différend qui oppose, depuis le mois de septembre écoulé, le P/APC aux deux tiers des 19 membres que compte la commune et qui ont décidé de geler leurs activités jusqu'à l'issue de ce bras de fer entre représentants des deux partis de la coalition présidentielle (FLN et RND) en butte à des luttes intestinales depuis l'avènement du Hirak. Les opposants au maire ont gelé depuis plusieurs semaines la totalité de leurs activités jusqu'au départ de leur président. Selon les dires de ces derniers, le premier responsable de cette commune s'est rendu coupable « de malversations et de dilapidation de deniers publics ». Chose que ce dernier nie en bloc précisant qu'étant élu par le peuple, il ne démissionnera jamais et poursuivra son mandat jusqu'à son terme. Pour lui, l'affaire est entre les mains de la justice. « Au lieu de vous bagarrer, vous devriez au contraire œuvrer en symbiose », leur fera savoir le chef de l'exécutif de la wilaya, Toufik Mezhoud, qui a essayé à maintes reprises de ramener les concernés à la raison pour le bien de leur commune et de sa population qu'ils ne doivent pas au contraire punir alors qu'elle n'est en rien concernée dans cette affaire entre élus. Il leur a indiqué que la justice doit suivre son cours pour trancher. Mais les deux parties campent toujours sur leurs positions. La crise ne fait que perdurer au grand dam de la population. L'intransigeance des édiles porte un grave préjudice aux affaires des citoyens en relation avec l'administration communale, qu'ils n'arrivent plus à les régler. « C'est un problème qui ne nous concerne pas ; qu'ils le règlent entre eux.» Les portes de la mairie étant fermées depuis plusieurs semaines, nos affaires sont par conséquent bloquées. Nous n'arrivons pas à retirer nos documents d'état civil (actes de naissance, de mariage, de décès, certificat de résidence, d'indigence, autorisation d'enterrement…) Mais également des permis de construire ou de démolir. La commune de Aïn-el-Berda, l'ex-Pantierve, l'une des plus anciennes communes de la wilaya de Annaba, ne mérite certainement pas une telle situation au vu de ses potentialités agricoles et d'élevage et qui dispose d'une zone industrielle de premier choix qui périclite faute de ceux qui ont la charge d'œuvrer pour son développement dans l'intérêt et de la population et de la commune pour augmenter ses entrées en droits et taxes. Sachant qu'une grande partie de sa population, notamment la frange juvénile, souffre de chômage chronique. A. Bouacha